Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI, préconise, dans un rapport, de « limiter » le taux de rémunération du Livret A, actuellement fixé à 3%. Il propose de changer son mode de calcul pour réduire le coût de financement du logement social.

« Aujourd'hui, un quart de point d'augmentation de la rémunération actuelle du Livret A coûte 500 millions d'euros annuels aux fonds d'épargne en charge du financement des HLM », écrit M. Camdessus.

Pour cet ancien gouverneur de la Banque de France, le produit d'épargne préféré des Français, détenu par 45 millions d'entre eux, doit voir sa rémunération « limitée au niveau le plus raisonnable possible ».

Le 1er février 2008, le taux du Livret A pourrait atteindre 3,5%, 3,75% voire 4%.

En 2003, son calcul a été fixé sur une moyenne entre l'inflation hors tabac et l'Euribor 3 mois, majorée de 0,25 point. Hors, depuis quelques mois, ces deux indicateurs sont en hausse, notamment l'Euribor qui subit les conséquences de la crise des subprimes aux Etats-Unis.

« Il serait absurde de faire payer au logement social en France les variations du taux de l'Euribor qui résulte de la crise du +subprime+ », souligne M. Camdessus, qui propose d'adopter « une formule qui tirerait les leçons de l'expérience des trois dernières années ».

Le nouveau mode de calcul, préconisé par M. Camdessus, pourrait utiliser l'Eonia (un autre taux interbancaire moins volatil, fixé au jour le jour) comme taux de référence.

L'ancien directeur du FMI est par ailleurs favorable à la généralisation de la distribution du Livret A et du Livret Bleu dans toutes les banques, mais suggère de limiter à 0,40%, le taux de commissions versées aux banques qui le commercialiseront.

Actuellement, la Banque Postale et la Caisse d'Épargne, les seules banques à pouvoir distribuer le Livret A, perçoivent respectivement une commission de 1,3% et de 1% des encours. Le Crédit Mutuel qui propose le Livret Bleu, touche une commission de 1,1%.

Pour M. Camdessus, ces banques, qui « ne sont pas pleinement préparées à cette concurrence » devraient bénéficier d'une « période transitoire qui ne devrait pas excéder 5 ans pour la Banque Postale » et qui serait « plus courte (2 ans) pour les autres ».

Pour améliorer le financement du logement social, il demande également que la Caisse des Dépôts puisse « avoir recours à l'ensemble des autres instruments de financement disponibles, y compris des émissions obligataires garanties par l'État ainsi que toutes autres ressources à moyen terme disponibles sur le marché ».