Le scandale des manipulations du taux de prêts entre banques, le Libor, ne « concerne pas » BNP Paribas, a assuré jeudi son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, pour qui ce scandale « est très mauvais pour l'industrie bancaire ».

Interrogé sur l'opportunité d'une enquête interne, à l'instar de celle lancée par Société Générale, le DG a estimé qu'« il n'y a pas besoin de contrôler davantage ce que nous contrôlons tous les jours ». Pour le patron opérationnel de BNP Paribas, ce scandale « est très mauvais pour l'industrie bancaire ». « Nous sommes très mécontents de la façon dont les choses se passent ».

Concernant le mode de détermination du Libor, l'un des principaux taux de référence des prêts entre banques établi sur une base déclarative, le directeur général a considéré qu'« il doit être complètement revu ». Pour lui, outre la méthode de fixation, une importance particulière doit être accordée aux contrôles. « Il faut des règles, mais ce qui est plus important, c'est qu'elle soient appliquées ».

Simple demande d'information

La banque Barclays a reconnu avoir manipulé à grande échelle le Libor entre 2005 et 2009 et annoncé qu'elle allait verser 290 millions de livres pour mettre fin à des enquêtes des régulateurs britanniques et américains. Mardi, c'est l'allemande Deutsche Bank qui a reconnu l'implication de quelques-uns de ses employés dans ce scandale mais elle a souligné qu'ils avaient agi « de leur propre chef ».

Côté français, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, avait déjà signalé mi-juillet qu'aucun reproche n'avait été adressé par les autorités aux banques françaises qui font partie des panels permettant la fixation du Libor. Jean-Laurent Bonnafé a rappelé qu'au même titre que les autres banques membres des panels de fixation du Libor et de l'Euribor, BNP Paribas avait fait l'objet d'une demande d'information, mais qu'il n'y avait eu « aucune suite donnée ».