Le ministre de l'Economie François Baroin a indiqué mercredi qu'une reprise par la Caisse des dépôts (CDC) et la Banque postale d'une partie des activités de prêts aux collectivités locales françaises de la banque franco-belge Dexia était "la piste la plus sérieuse".

"Le conseil de surveillance (de la banque, ndlr) se prononcera demain (...) C'est évidemment la piste la plus sérieuse, parce que c'est la plus solide, la plus expérimentée, celle que l'on connaît le mieux", a-t-il déclaré sur RTL, confirmant de fait la scission à venir de la banque, première victime de la crise de liquidités qui sévit dans la zone euro. Dexia "ne pourra pas rester en l'état, c'est incontestable", a ajouté M. Baroin, pour qui la banque reste toutefois un "cas particulier".

"Elle subit à la fois l'addition de la très mauvaise gestion et d'un modèle économique qui était fondé sur un besoin de liquidité pour financer ses projets, et de sa direction avant 2007", a-t-il expliqué. "Les Etats belge et français en 2008 ont parfaitement réagi" quand Dexia s'est retrouvée dans l'incapacité de se financer sur le marché interbancaire, paralysé par la faillite de la banque américaine Lehman Brothers".

"Nous allons faire en gros la même chose : nous garantissons la protection des dépôts pour les particuliers, essentiellement en Belgique, et nous garantissons la poursuite de la continuité de l'activité des collectivités locales pour financer leur investissement", a-t-il dit.

Création d'une structure de défaisance

Le Premier ministre belge, Yves Leterme, a annoncé mardi en fin de soirée que son gouvernement avait approuvé la création d'une structure de défaisance ("bad bank") pour séparer les "actifs du passé" qui pèsent sur l'activité de Dexia. La France et la Belgique accorderont "le cas échéant" leurs garanties aux actifs problématiques regroupés au sein de la nouvelle structure. La Caisse des dépôts et la Banque Postale (établissement public) pourraient participer à la création de cette structure pour la partie prêts aux collectivités.