Selon une source proche du dossier, les discussions sur le sauvetage de la banque franco-belge Dexia, qui s'orientent vers une solution comprenant deux entités, sont "compliquées" par les enjeux politiques liés à son rôle majeur dans le financement des collectivités locales.

« Les discussions sont extrêmement complexes techniquement, et compliquées par le jeu de pouvoir économique et politique entre les parties en présence: l'Etat belge et l'Etat français, la Caisse des dépôts, La Poste, les parlementaires et l'ensemble des élus concernés par les problématiques des collectivités locales », a précisé cette source à l'AFP. « Tout le monde a bien compris qu'il y avait un intérêt général mais, en même temps, personne ne veut prendre du mauvais risque ». La situation « évolue constamment » du fait des intérêts parfois divergents de tous ces acteurs.

Un schéma a été présenté mardi soir à la Commission de surveillance de la Caisse des dépôts (CDC), ainsi qu'à différentes instances de La Banque Postale et de sa maison-mère, La Poste. Le capital de Dexia municipal agency (Dexma) - qui détient un portefeuille d'environ 80 milliards d'euros de financements aux collectivités locales - serait détenu à 65% par la Caisse des dépôts tandis que Dexia en conserverait 30% (contre 100% aujourd'hui) et La Banque postale 5%. Le schéma prévoit également la création d'une nouvelle banque en France dédiée au financement des collectivités locales qui serait détenue à 65% par La Banque Postale et à 35% par la CDC.

Bâtir une alternative

« L'objectif est d'être en position de bâtir une alternative pour les crédits aux collectivités locales dans laquelle elles pourront avoir confiance », a précisé une source proche. Selon cette source, le conseil d'administration de La Poste a autorisé le principe de l'extension de l'activité de la Banque Postale aux prêts aux collectivités locales et autorisé la poursuite des discussions.

Une seconde source a précisé que la Caisse des dépôts, appuyée par sa Commission de surveillance, réclame néanmoins une garantie de l'Etat sur les encours de prêts. « Ces garanties devront être validées par le Parlement », a-t-elle indiqué, précisant qu'elles pourraient porter uniquement sur les créances douteuses dont l'évaluation nécessitera un audit. « Mais Dexia n'a pas le temps d'attendre, il pourrait donc y avoir une garantie temporaire ». Autre difficulté, selon cette source: déterminer la part de garantie assumée par l'Etat français et celle de l'Etat belge.