Selon un rapport rédigé par le cabinet d'audit PriceWaterHouseCoopers, des « dépassements fréquents de limites de risque » avaient lieu dans le service où travaillait Jérôme Kerviel. Par ailleurs, dan un rapport interne, la Société Générale reconnait la responsabilité d'une partie de sa hiérarchie.

« Le développement des activités de Delta One (où travaillait M. Kerviel, ndlr) et la croissance significative de ses résultats se sont accompagnés de l'apparition de pratiques non autorisées telles que des dépassements fréquents de limites de risque de marché, ou encore le lissage ou le transfert de résultat entre traders », rapporte le cabinet d'audit.

Le rapport mentionne aussi un « environnement général », qui « n'a pas favorisé l'émergence de fonctions de support fortes ». Résultat, un « déséquilibre » s'est installé entre les traders de la salle de marché et le personnel en charge du contrôle qui n'a pas été « en mesure de développer un véritable regard critique inhérent » à son rôle.

Une hiérarchie défaillante

Par ailleurs, dans un rapport interne réalisé par son Inspection générale, la Société Générale estime que la hiérarchie de M. Kerviel a été « défaillante dans la supervision de ses activités ». Il révèle également des « indices de complicité » d'un assistant trader.

Une nouvelle accueillie favorablement par les avocats de Jérôme Kerviel, qui « se félicitent que la Société Générale admette enfin l'existence des nombreuses informations dont disposaient ses supérieurs hiérarchiques notamment les Résultats, l'enquête Eurex, la comptabilité, les frais de courtage et surtout la trésorerie qui était de près d'un milliard et demi d'euros à la fin de l'année 2007 ».

Les défenseurs du trader regrettent toutefois que la banque se soit trouvée « un nouveau bouc émissaire en la personne d'un assistant de 23 ans. Le rapport de la Société Générale constitue la cinquième version des faits présentés par la Banque en 4 mois », constatent les conseils du J.Kerviel.

La Société Générale, de son côté, a mis en place, après la découverte de la fraude, un « comité spécial » qui recommande aujourd'hui de « mobiliser d'importantes ressources humaines de haut niveau dans de nombreuses fonctions de support et de contrôle » afin d'éviter un nouvel incident.

La Société Générale « devra donc recruter, former et intégrer des ressources expérimentées ». La banque s'est aussi engagée dans un             « programme de transformation », dont la réussite repose sur sa capacité « à diffuser parmi l'ensemble des collaborateurs une culture de responsabilité, de discipline et de respect mutuel », indique le comité spécial.