Une augmentation de capital de 4,3 milliards d'euros, assortie de la création de fonds propres, va permettre à BNP-Paribas de rembourser dès octobre les 5,1 milliards d'euros prêtés par l'Etat pour faire face à la crise.

Au plus fort de la crise financière, l'Etat avait volé au secours des banques françaises en leur prêtant plus de 20 milliards d'euros. Parmi les bénéficiaires, BNP-Paribas avait touché 5,1 milliards d'euros en mars dernier. C'est cette somme, plus une rémunération de 226 millions d'euros calculée sur sept mois, que la principale banque française va rembourser dès le mois d'octobre.

Pour cela, BNP-Paribas a expliqué qu'elle allait procéder à une augmentation de capital de 4,3 milliards d'euros, combinée à la création de fonds propres résultant notamment du paiement du dividende en actions (0,75 milliards d'euros) et de l'augmentation de capital réservée au salariés (0,26 milliards d'euros).

Cette annonce a été bien reçue par les marchés. Ce matin, l'action BNP Paribas gagnait en effet 2,46% à 57,96 euros, soit la plus forte progression du CAC 40, dans un marché en recul de 0,37%.

Dès le départ, il était convenu que l'aide de l'Etat soit rapidement remboursée. Son coût était d'ailleurs progressif, afin d'inciter les banques à ne pas traîner. BNP-Paribas a choisi de profiter de l'évolution favorable du contexte financier et des bons résultats récents du groupe pour régler sa dette. A l'issue de l'opération, le groupe conservera 59,4 milliards d'euros de fonds propres et un bon niveau de solvabilité.

Autre concession à l'Etat français, engagé dans la lutte contre les paradis fiscaux, BNP-Paribas a annoncé hier vouloir fermer ses filiales au Panama et aux Bahamas, deux pays figurant sur la liste grise de l'OCDE. Ces filiales, une demi-douzaine de sociétés, devraient fermer d'ici 2010.