40% des litiges arbitrés en 2019 par la médiation bancaire concernaient des fraudes aux paiements, notamment aux paiements mobiles, instantanés et sur internet. Existe-t-il des brèches de sécurité avec ces nouvelles manières de payer ?

29% en 2018, 40,5% en 2019 : la hausse est incontestable. L’an passé, 4 fois sur 10, les saisines jugées recevables par Marie-Christine Caffet, la médiatrice désignée par la Fédération bancaire française (FBF), ont concerné des fraudes aux moyens de paiement, selon Les Echos. Une inflation liée notamment au « développement des nouveaux moyens de paiement et des services en ligne », qui constituent une « source de préoccupation ».

Quels sont ces moyens de paiement ciblés par Marie-Christine Caffet ? On y retrouve bien sûr le paiement mobile - par carte bancaire, mobile ou montre connectée - et le paiement sur internet, qui accompagne l’essor du e-commerce. Mais aussi un petit nouveau : le virement SEPA instantané, encore relativement rare mais en voie de généralisation.

Des consommateurs trop naïfs

Y a-t-il un problème de sécurité intrinsèque à ces nouveaux moyens de paiement ? Ce n'est pas évident. Les chiffres publiés par l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement de la Banque de France sont même plutôt rassurants : les taux de fraude du paiement mobile (0,03% en 2018) et du paiement sans contact par carte bancaire (0,062%) restent globalement faibles.

Le problème vient plutôt de la « naïveté des consommateurs », qui se laissent trop facilement piéger par les cybercriminels, et manquent de prudence. « On voit des cas où le même code est utilisé par un client sur son mobile, sa carte bleue ou l'accès bancaire », déplore, dans Les Echos, la médiatrice, qui dénonce également la tendance des usagers « à distribuer assez largement leurs identifiants bancaires ».

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Les banques doivent relancer leurs efforts

Coïncidence ? La Banque de France, par la voix de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, a pris aujourd’hui la parole pour rappeler son « soutien aux modes de paiement dématérialisés ou sans contact sécurisés », et pour demander aux banques et autres acteurs de la chaîne des paiements de relancer leurs efforts pour en améliorer la sécurité.

La crise du Covid-19 a en effet interrompu le déploiement de l’authentification forte pour les paiements sur internet, pourtant imposée par la réglementation européenne. « Il s’agit désormais de reprendre activement la migration dans les meilleures conditions afin d’assurer le plus haut niveau de sécurité des paiements sur internet, au bénéfice des consommateurs et des commerçants », demande la Banque de France. Objectif : atteindre « un haut niveau de conformité de la Place française à la règlementation européenne au cours du 1er trimestre 2021 ».