La banque américaine Citigroup a déposé une demande de licence en France pour ses activités de courtage, qu'elle gère actuellement depuis Londres et compte délocaliser en partie à Francfort, a déclaré à la presse James Cowles, directeur général de Citi pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique.

« Une fois le Brexit acté, nous ne pourrons pas revenir en arrière et modifier nos implantations. Nous devons donc dès aujourd'hui nous réserver le plus de solutions possible », a expliqué le dirigeant dans un entretien aux Echos, paru lundi. « Les réformes annoncées rendent (la France) plus attractive », a-t-il ajouté, indiquant vouloir augmenter la présence du groupe bancaire « dans plusieurs activités à Paris ».

« Francfort est notre premier choix »

Depuis plusieurs mois, la concurrence est rude entre les métropoles de l'Union européenne pour accueillir les activités britanniques de groupes non-européens en vue du prochain Brexit. En juillet, la banque américaine avait informé ses collaborateurs qu'elle projetait de convertir une filiale allemande en société d'investissements pour y transférer le siège de son activité de courtage.

« Francfort est notre premier choix pour devenir le siège de l'activité de courtage au sein de l'UE au vu des infrastructures actuelles, des personnes et de l'expertise que nous avons déjà sur place », écrivait alors James Cowles dans un courrier aux salariés.

Le groupe tablait déjà sur un renforcement de sa présence à Paris mais aussi à Amsterdam, Dublin, Luxembourg et Madrid. Mais, « dans tous les cas, Londres restera la tête de pont de Citi pour tous les métiers en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique », a précisé le patron européen de Citi au quotidien économique français.

100 à 200 postes affectés

L'hypothèse d'un « Brexit dur (...) impose nécessairement d'être prêts très en amont, soit dès la fin de l'année prochaine » quand on compte « 19.000 personnes en Europe comme Citi, dont 6.000 à Londres », a détaillé le responsable.

Outre la capitale anglaise, « Dublin s'est imposé naturellement, car nous y sommes présents depuis cinquante ans et c'est le siège de nos activités bancaires depuis janvier 2016 - soit bien avant le vote du Brexit -, au travers d'une filiale dédiée que nous avons rapprochée de notre entité anglaise », a-t-il détaillé.

En matière d'emploi, « notre hypothèse est que le Brexit n'affectera pas plus de 100 à 200 postes ». Ce qui se traduira, d'après le dirigeant, par des transferts dans l'une des « sept implantations cœur » de la banque américaine en Europe parmi lesquelles Francfort, Paris, Milan ou le Luxembourg.