La France et l'Allemagne ont rappelé mardi que leur participation à la banque asiatique de développement AIIB pilotée par Pékin dépendait de la « bonne gouvernance » de cette future institution, qui attire les prétendants malgré des réticences américaines.

Dans un communiqué résumant les discussions entre les ministres Michel Sapin et Wolfgang Schäuble à l'occasion d'un conseil des ministres franco-allemand, Paris et Berlin font savoir qu'ils « ne deviendront membres de l'AIIB qu'après s'être assurés que cette institution fonctionne de manière efficace, éthique et juste et qu'elle constitue une référence internationale en termes de bonne gouvernance. »

Depuis plusieurs jours, de nombreux pays du monde, dont des alliés traditionnels des Etats-Unis, se sont ralliés au projet en affirmant vouloir faire partie des membres fondateurs, prenant à revers Washington qui avait fait part des réserves américaines face à ce projet qui viendra concurrencer notamment la Banque asiatique de développement (BAD) dominée par le Japon et les Etats-Unis. La France, l'Allemagne mais aussi l'Italie et la Grande-Bretagne veulent être membres fondateurs de cette future banque d'investissement pilotée par Pékin, dont le but sera de financer des projets d'infrastructures en Asie.

Washington a opté ces derniers jours, alors que les ralliements au projet chinois se multipliaient, pour un ton plus tempéré. Un des arguments avancé par les détracteurs de l'AIIB porte justement sur la gouvernance de l'institution, au motif qu'il n'est pas certain que l'institution respecte les critères habituels des grandes insitutions financières internationales.