Le Haut Conseil de stabilité financière, organisme présidé par le ministre des Finances Michel Sapin, a émis deux recommandations visant banques et assureurs la semaine passée : poursuivre la baisse de rémunération de l’assurance-vie et conserver une politique d’octroi « raisonnée » pour les crédits immobiliers.

Créé en juin 2014, le HCSF regroupe donc Michel Sapin ainsi que des représentants du régulateur de la banque et de l’assurance, l’ACPR, de l’Autorité des normes comptables, le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer et des « personnalités qualifiées ». Ces « sages de la finance » ont émis deux appels à la modération lors de leur réunion du mercredi 11 mars : l’un concernant l’assurance-vie, l’autre le crédit immobilier.

Le HCSF s’était déjà exprimé en décembre 2014 sur l’assurance-vie en euros, appelant notamment les assureurs à éviter des « prises excessives de risques financiers » pour l’année 2014.

Lire à ce propos : le HCSF veut des rendements « en ligne avec les conditions de marché » pour l’assurance-vie en euros

Bilan : les haut-conseillers ont constaté des « ajustements à la baisse ». Le taux de rémunération moyen de l’assurance-vie est ainsi passé de 2,80% en 2013 à 2,50% en 2014. Cette diminution n’apparaît toutefois pas suffisante pour le Haut Conseil qui souligne que ces ajustements « devront se poursuivre », enjoignant ainsi les assureurs à baisser à nouveau les rendements en 2015.

Prêts immobilier : « une politique d’octroi raisonnée »

Même observation pour le marché de l’immobilier : « l’ajustement en cours » est « approprié » mais il devra se poursuivre. Le HCSF s’est surtout intéressé aux crédits immobiliers, louant les pratiques actuelles des banques : « une politique d’octroi raisonnée, fondée sur une appréciation de la capacité de remboursement des ménages accédant et la prévalence des prêts à taux fixes ».

Les « pratiques excessives » datant d’« avant la crise » et des années 2010-2011 ont selon le Haut Conseil « été corrigées ». Le HCSF se dit toutefois « vigilant » pour éviter toute nouvelle « dérive » et pallier les « éventuelles faiblesses du modèle actuel », même si les caractéristiques de ce modèle lui semblent « facteurs de solidité ». Un jugement relativement clément envers les banques alors que Christian Noyer avait jugé les taux de crédit immobiliers trop bas en juin dernier.