Nouvelle application mobile, nouvelle carte bancaire, catalogue resserré : la nouvelle identité de BforBank tranche radicalement avec l'ancienne. Au risque de désarçonner les quelque 200 000 clients actuels de la banque en ligne. Voici comment va se passer la transition pour eux.

Du bleu et du vert pastel, un logo enfantin en forme de tête de grenouille : la nouvelle identité graphique de BforBank peut difficilement être plus éloignée de l'ancienne, avec ses marron et ses noirs. Mais les changements qui affectent la banque en ligne du groupe Crédit Agricole vont plus loin que la simple esthétique. « C'est une nouvelle banque en ligne qui naît aujourd'hui », confirme Pascal Luigi, le nouveau directeur général délégué de BforBank.

charte graphique BforBank
Capture d'écran BforBank.fr

Une migration prévue au printemps 2024

Pour relancer sa banque en ligne qui avait tendance à végéter, 15 ans après son lancement, le Crédit Agricole a décidé de tout reprendre à zéro. En commençant par l'informatique, le nerf de la guerre à l'âge de la banque numérique. La nouvelle offre a donc été construite sur un nouveau socle technologique, distinct de celui sur lequel les anciens comptes sont aujourd'hui tenus. « Les deux mondes vivent en parallèle, il n'y a aucun risque de friction », promet Pascal Luigi. Pour autant, cette cohabitation n'a pas vocation à durer. En clair, les anciens clients vont devoir migrer sur la nouvelle offre de BforBank d'ici au printemps 2024.

Ce qui va changer

Pour ces anciens clients, cela va changer pas mal de choses. Ils vont d'abord devoir adopter de nouvelles interfaces. Si BforBank maintient actuellement deux espaces clients web et deux applications mobiles distinctes, cela n'a pas vocation à durer.

Ils vont également devoir faire un choix entre les deux nouvelles formules proposées : BforBASIC, gratuite, et BforZEN, facturée 4 euros par mois. Pour les clients venus chez BforBank pour la carte bancaire premium CB Visa Premier gratuite, le choc devrait être rude.

Les nouvelles cartes, d'abord, sont des « Visa only », c'est-à-dire qu'elles fonctionnent uniquement sur le réseau d'acceptation Visa, en France comme à l'étranger, là où l'ancienne fonctionnait, en France, sur le réseau français CB.

Au quotidien, cela ne devrait pas changer grand-chose, sauf en cas de panne de Visa, un événement rarissime, mais qui peut arriver. Cela a une autre conséquence : tous les paiements par carte se dérouleront désormais « online », autrement dit avec contrôle du solde et autorisation de la banque.

Côté pile, cela va permettre aux clients de bénéficier d'une mise à jour de leur solde en temps réel. Côté face, BforBank n'accordera plus d'autorisations de découvert. Pascal Luigi promet toutefois que des solutions de gestion de trésorerie (débit différé, crédit renouvelable) intégreront l'offre « dans les prochains mois ».

L'autre différence, c'est évidemment le prix. La carte Visa BforZEN est celle qui se rapproche le plus d'une Visa Premier (qu'elle n'est pas), grâce notamment à ses plafonds plus élevés et à son pack d'assurances dédiées aux voyages, et est dorénavant accessible sans conditions de revenus. Jusqu'ici, BforBank demandait 1 600 euros de revenus net mensuels. Elle est en revanche payante : 4 euros par mois.

Du côté des bonnes nouvelles, celles et ceux qui tenteront l'aventure du nouveau BforBank bénéficieront de quelques ajouts. Outre le temps réel déjà évoqué, une application mobile plus performante, des virements instantanés gratuits en émission et un service clients disponible par téléphone 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Ce qui ne va pas changer

BforBank le promet : les clients qui, actuellement, détiennent un Livret A, une assurance vie ou un PEA chez BforBank pourront les conserver au moment de migrer vers la nouvelle offre, quand bien même ces produits ne figurent pas encore au catalogue. « Nous avons fait le choix de commencer par une offre simple. Elle va rapidement s'enrichir », annonce Pascal Luigi, qui rassure : « Nous allons préserver la relation avec nos clients actuels, les accompagner comme tel ».