Vous êtes désormais près d’1 Français sur 4 à être client d’une banque sans agence, qu’elle soit une banque en ligne ou une néobanque mobile. Quelles sont les marques qui tirent leur épingle du jeu sur ce marché ? Nous avons fait les comptes.

L’évolution est lente mais régulière : d’année en année, vous êtes de plus en plus nombreux à choisir de confier votre compte courant, celui que vous utilisez au quotidien, à des enseignes ne disposant pas d’agences bancaires. Selon une récente étude réalisée pour CGI (1), les adeptes du web et du mobile représentent désormais 7% des clients bancaires, un chiffre qui a progressé de 2 points en 3 ans. Mais vous êtes encore plus nombreux à disposer d’au moins un compte, secondaire ou d’épargne, dans une banque en ligne ou une néobanque : 22% environ.

Dans ce contexte, quelles sont les marques qui tirent leur épingle du jeu ? Comme tous les ans, nous avons tenté de faire le point sur les « fonds de commerces » des différentes enseignes. Pas toujours évident : sur un marché de plus en plus concurrentiel, la transparence n’est pas toujours de mise. Nous avons ainsi choisi d’exclure du classement les enseignes n’ayant pas communiqué de chiffres, pour la France, depuis 6 mois ou plus. C’est le cas notamment de marques emblématiques, comme Fortuneo ou Monabanq.

PositionEnseigneAnnée de lancementNombre de clients (1)
1Boursorama20042,1 millions
2Nickel20141,5 million
3N2620171 million
(septembre 2019)
4Revolut20171 million
(septembre 2019)
5ING Direct20001 million
6Hello Bank !2013520 000
7Orange Bank2018390 000
8BforBank2009240 000
(septembre 2019)
9Ma French Bank2019122 000
10Max2017115 000
(1) au 31 décembre 2019 (sauf indication contraire)

NB : nous n’avons retenu dans notre panel que les sociétés disposant d’agréments d’établissement de crédit, de paiement ou de monnaie électronique. Cela explique l’absence de Lydia (qui revendique 3 millions d’usagers, principalement pour le paiement entre particuliers), Monese (200 000 usagers en France) ou Moneway. Bunq, de son côté, ne communique pas le nombre de ses clients, préférant annoncer le montant des dépôts qu’elle gère, un critère plus significatif, selon la banque, de la réalité de son activité. Enfin, Morning et C-Zam ont été écartés. La première va cesser prochainement son activité de compte de paiement, la seconde ne communique plus de chiffres depuis avril 2018 (120 000 à l’époque).

Les néobanques rivalisent en 2019

Pour la première fois, nous avons fait le choix de mêler, dans un même classement, les banques en ligne « traditionnelles », celles de la première génération apparue au cours des années 2000, et les néobanques, apparues au cours des années 2010, et surtout depuis 2017. Pourquoi ? Parce que ces dernières ont cessé d’être une niche destinée à un public de technophiles, pour devenir un phénomène plus large. Selon une étude du cabinet de conseil Deloitte (2), un Français sur 10 est désormais client de ces nouvelles enseignes. Et parmi eux, 64% les utilisent même comme compte principal. Résultat : en termes de conquête clients, ces enseignes font plus que rivaliser, comme le montre l’infographie ci-dessous, qui affiche les progressions 2019 en nombre de clients.

Banques en ligne : croissance 2019 du nombre des clients

NB : nous n’avons intégré dans cette infographie que les enseignes pour lesquelles nous avions des chiffres solides et confirmés, à la fois à fin 2018 et à fin 2019 ou début 2020. Ce n’est pas le cas, par exemple, pour N26, qui n’a pas donné suite à nos demandes.

Les deux « licornes » de la néobanque (plus d’un milliard de dollars de valorisation), la Britannique Revolut et l’Allemande N26, sont désormais bien installées en France, à peine trois ans après leur lancement officiel. En 2019, elles ont presque doublé leur fonds de commerce et revendiquent toutes deux d’avoir atteint le million de comptes. Au niveau, par exemple, d’une enseigne comme ING, présente en France depuis 20 ans.

Mais la star de la néobanque reste Nickel. Le compte de paiement distribué en bureaux de tabac a encore capté 366 000 clients supplémentaires en 2019, pas très loin du rythme de Revolut ou N26. Surtout, son modèle économique - des frais d’accès au service de 20 euros par an - lui permet d’être profitable, ce qui n’est le cas, a priori, d’aucun autre acteur du marché actuellement.

Boursorama Banque reste intouchable

2 millions de clients. En 2019, Boursorama Banque a été la première banque en ligne à passer ce cap symbolique. La filiale de la Société Générale est désormais, selon CGI, la banque principale de 2% des Français, et la banque secondaire de 5% d’entre eux. Et reste donc la star incontestée du marché.

Les autres banques en ligne de première génération peinent d’ailleurs à suivre le rythme. ING en reste officiellement à un million de clients, un chiffre qui n’a plus bougé depuis fin 2016. La banque originaire des Pays-Bas affirme toujours jouer la carte de la fidélisation plutôt que celle de la conquête, et se félicite de la progression des clients ayant fait d’elle leur banque principale : +10% en 2019. Hello Bank, de son côté, continue de croître, mais à un rythme moins élevé que Boursorama. La banque mobile de BNP Paribas a tout de même passé l’an dernier le cap du demi-million de clients en France, grâce à l'ouverture de 120 000 nouveaux comptes.

A consulter : le comparatif des offres des banques en ligne

(1) « Usages, opinions et attentes des Français vis à vis des nouveaux modèles bancaires », étude réalisée par Next Content pour le compte de CGI, Février 2020. (2) « Les Français et les nouveaux services financiers – 5e édition », février 2020.