Selon l'enquête annuelle de l'association CLCV et du magazine Mieux vivre votre argent, les tarifs des services bancaires restent stables en 2011 par rapport à 2010, sauf pour les clients ayant une utilisation intensive (+1,79%). La précédente édition avait fait état d'une baisse des tarifs de 5,3% en 2010 par rapport à 2009.

Pour tenir compte des disparités de consommation, l'enquête a distingué trois profils de client: le petit client individuel, le couple actif ayant une consommation de services dans la moyenne et le couple boursicoteur, gros consommateur de services.

Pour le profil le moins consommateur de services, la facture affiche une légère baisse de 0,29%. Dans le cas du profil moyen, le coût d'utilisation des services augmente légèrement de 0,29%. Le couple boursicoteur subit lui une hausse de 1,79%. Les auteurs de l'enquête se sont refusés à faire état d'une variation globale, préférant conserver la segmentation par type de clients.

Des écarts très importants

L'enquête a calculé, pour le même panier de services, le coût moyen à la carte et celui correspondant à la souscription d'un « package » ou forfait. Dans le cas du petit client, choisir ses services à la carte revient à 66 euros en moyenne contre 108 euros en passant par le forfait. Pour les deux autres profils, la convergence entre un choix à la carte et un forfait est plus forte. Le couple moyen paiera 234 euros à la carte et 250 euros avec un package. Le couple boursicoteur s'acquittera lui de 574 euros à la carte et de 562 euros avec un forfait.

Le détail banque par banque fait de nouveau apparaître des écarts très importants entre établissements. Pour le profil de couple de consommateurs moyens (sans opération de Bourse), la facture varie du simple au double entre les 94 euros annuels du Crédit Agricole Nord-Est et les 205 euros du Crédit du Nord.

Les tarifs outre-mer "scandaleux"

"La situation ne s'est pas vraiment améliorée par rapport à l'année précédente malgré toutes les enquêtes et les concertations", a regretté la présidente de l'association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) Reine-Claude Mader lors d'une conférence de presse de présentation des résultats de l'enquête, dont c'est la dixième année.

L'enquête fait notamment ressortir, au même titre que les années précédentes, la cherté des tarifs en outre-mer. Beaucoup de banques en Guadeloupe, Martinique et à la Réunion figurent en tête des établissements les plus onéreux. Pour un petit client, la facture atteindra 184 euros chez BNP Paribas Réunion ou 155 euros au Crédit Agricole Réunion contre 35 euros au Crédit Agricole Brie Picardie. "C'est absolument scandaleux", s'est indignée Mme Mader, ajoutant que "les clients de ces départements n'ont pas plus de moyens que ceux de métropole".

"Des commerçants comme les autres"

En métropole, le Crédit du Nord ressort régulièrement comme la banque la plus chère, ainsi que la Banque Populaire Provence Corse. "Il y a des écarts très importants et il me semble important que les consommateurs fassent jouer la concurrence", a commenté Jean-François Filliatre, directeur de la rédaction de Mieux vivre votre argent, regrettant une certaine "apathie" des clients. "On a le sentiment que les consommateurs ne veulent pas traiter les banques comme des commerçants comme les autres, alors que ce sont bien des commerçants".

Parmi les banques les moins chères, ressortent plusieurs caisses du Crédit Agricole, la Banque Postale, LCL, BNP Paribas, ainsi que quelques Banques Populaires et caisses du Crédit Mutuel.