L'Insee a confirmé aujourd'hui que l'inflation serait moins forte au second semestre 2023 qu'au premier. Une bonne nouvelle pour le consommateur qui devrait, en revanche, affecter le taux du Livret d'épargne populaire (LEP) dans quelques mois.

C'est une certitude : le taux du Livret A et du LDDS, 3% net actuellement, ne bougera plus avant un an et demi. En juillet dernier, le gouvernement a décidé de le bloquer jusqu'au 31 janvier 2025, quelle que soit l'évolution des prix et des taux directeurs d'ici là. Un choix inattendu et contesté en justice.

Ce « gel », toutefois, ne concerne pas le Livret d'épargne populaire, de loin le livret le mieux rémunéré du marché : 6% nets. Son rendement est donc susceptible d'évoluer dès le 1er février prochain. Et les perspectives sont peu favorables.

L'inflation du second semestre à 4,30%

Un rappel : depuis une réforme de 2018, ce sont les prix à la consommation qui décident de l'évolution du taux du LEP. Plus précisément l'inflation moyenne hors tabac du semestre précédent. Pour espérer une hausse du taux du LEP en février, il faudrait donc que cet indice dépasse les 6% ce semestre. Ça n'en prend pas le chemin, loin de là.

Dans sa traditionnelle note de conjoncture de rentrée, dévoilée aujourd'hui, l'Insee a évalué l'inflation moyenne du semestre en cours à 4,30%. Bien en dessous, donc, du chiffre du 1er semestre (5,60%), qui avait conduit en août au maintien du taux du LEP à 6%. Et comme d'habitude, ce qui apparaît comme une bonne nouvelle pour notre pouvoir d'achat l'est moins pour la rémunération de notre épargne.

Une baisse inéluctable ?

Avec un tel écart - plus de 1,5 point - entre le taux du LEP (6%) et l'inflation (4,3%), on voit mal, en effet, la Banque de France ne pas suggérer au gouvernement de le baisser au 1er février. Interrogé par MoneyVox, à la mi-juillet, sur l'éventualité d'un nouveau coup de pouce en février 2024, son gouverneur, François Villeroy de Galhau est d'ailleurs resté évasif : « A chaque jour suffit sa peine. Rendez-vous dans 6 mois. Le LEP restera attractif.

Reste à connaître l'ampleur exacte d'une éventuelle baisse. Le gouvernement, qui peut, en dernier ressort, fixer le taux à sa guise, a le choix. Il pourra strictement appliquer la formule de calcul et fixer le taux du LEP à 4,30% ; l'arrondir au demi-point supérieur (4,50%), comme il l'a fait en juillet ; ou freiner sa baisse, en le maintenant à 5% ou 5,50%.

Une chose est certaine : le taux du LEP ne descendra pas en dessous de 3,50% avant février 2025, même en cas de forte baisse de l'inflation. On vous expliquait pourquoi dans cet article.

« Avec un Livret A bloqué à 3%, le taux du LEP est-il garanti à plus de 3,5% jusqu'en 2025 ? »