L'inflation a accéléré en France en juin mais reste à un niveau faible, ce qui devrait affecter le taux de rémunération du produit d'épargne préféré des français, le Livret A.

Le mois dernier, les prix à la consommation ont augmenté de 0,2% par rapport au mois précédent en France, selon un communiqué de l'Institut national de la statistique et des études économiques. Sur un an, ils ont progressé légèrement à 0,9% après 0,8% en mai, a annoncé l'Insee. L'inflation est la même corrigée des variations saisonnières.

Plancher historique pour le Livret A ?

L'indice des prix à la consommation hors tabac, qui sert à calculer le taux du Livret A, a, lui, augmenté de 0,2% sur un mois et de 0,8% sur un an (après +0,7% en mai). C'est une mauvaise nouvelle pour de nombreux épargnants français puisque la rémunération de ce produit d'épargne populaire devrait sauf surprise fortement diminuer.

En effet, si on applique la formule de calcul prévue par la loi, le taux du Livret A, actuellement de 1,75%, devrait être abaissé à 1% le 1er août prochain. La formule inscrite dans l'arrêté du 29 janvier 2008 prévoit que le rendement du Livret A doit être calculé soit en intégrant à la fois les taux des prêts entre banques (marché interbancaire) et l'inflation, soit en ne retenant que la seule inflation, selon la solution qui offre le meilleur taux.

Les taux des prêts entre banques étant à leurs plus bas niveaux historiques, l'utilisation du seul chiffre de l'inflation majoré d'un quart de point, comme le prévoit l'arrêté, donne 1,05%. Le texte prévoit d'arrondir au quart de point le plus proche, ce qui amène à 1,0%. Ce serait aussi le taux de rémunération le plus bas jamais accordé pour ce placement plébiscité par les Français.

Stabilité des prix de l'énergie

Le raffermissement des prix des services d'hébergement (+5,5% sur un mois, +1,4% sur un an) et transports (+1,1% sur un mois) liés aux vacances d'été constitue la principale contribution à l'accélération de l'inflation en juin, précise l'Institut national de la statistique et des études économiques dans un communiqué. Les prix des télécommunications ont encore augmenté (+0,3% après +1,3% en mai), de même que les prix des services de santé (+0,1% sur un mois).

En outre, les conditions climatiques « difficiles » au début de l'année ont poussé à la hausse les prix des produits alimentaires frais, indique l'Insee : +2,5% sur un mois et de 7,3% sur un an. Les prix des fruits frais ont, eux, augmenté de 8,3% en un an et ceux des légumes frais de 8,0%. Dans l'ensemble les prix des produits alimentaires ont augmenté de 0,4% sur un mois et de 1,8% sur un an.

Quant aux prix de l'énergie, ils sont restés stables en juin mais ont augmenté de 1,7% sur un an, tirés par les hausses des prix de l'électricité (+6,4% sur un an) et du gaz de ville (+4,9% sur un an), indique l'Institut. Excepté pour l'habillement qui poursuit son rebond (+0,2%, +1,0% sur un an), les prix des produits manufacturés sont globalement stables en juin comme en mai. Ils ne prennent pas en compte les soldes d'été. A l'inverse, les prix des voitures neuves se replient de 0,2% sur un mois. Même tendance pour les produits de beauté et la parfumerie (-0,4%) et pour les équipements audiovisuels, photographiques et informatiques (-0,4%).