L’Insee a créé début 2013 une nouvelle catégorie pour ses statistiques sur l’inflation : les 20% des ménages français ayant le niveau de vie le plus faible. En août, les prix à la consommation ont augmenté plus fortement pour cette population (0,5%) que pour l’ensemble des Français (0,4%). Cela pourrait avoir une incidence sur le Smic. Explication.

Au 1er janvier 2014, la revalorisation du Smic suivra théoriquement plus fidèlement la hausse du coût de la vie de la population concernée qu’auparavant (+0,3% au 1er janvier 2013, 9,43 euros le montant horaire brut). Pourquoi ? Le Smic était jusqu’en 2012 revalorisé sur la base de l’indice des prix à la consommation (IPC) hors tabac des ménages urbains dont le chef est ouvrier ou employé, censé être l’indicateur le plus proche de l’évolution du coût de la vie des foyers dont le « chef de famille » est rémunéré au Smic.

Depuis le 9 février 2013 (1), l’indice servant de base à l’indexation du Smic a changé : il s’agit désormais de l'indice mensuel des prix à la consommation hors tabac des ménages du premier quintile de la distribution des niveaux de vie. En clair, la revalorisation du Smic prend désormais en compte l’évolution du coût de la vie des 20% les plus pauvres des ménages français. D’autres éléments, dont les éventuels coups de pouce gouvernementaux, interviennent par la suite dans le mécanisme de revalorisation.

Le coût du logement et des aliments en cause

Depuis ce changement de mode de calcul, l’Insee publie chaque mois l’indice des prix à la consommation concernant ces 20% de ménages les plus modestes. Résultat ? En août, les prix ont augmenté de 0,5% pour cette frange peu aisée de la population quand l’IPC global hors tabac n’évoluait que de 0,4%. En bref : le mois dernier, les plus pauvres ont été plus fortement touchés par l’inflation que le reste des Français.

Pourquoi ? La réponse se trouve dans la note méthodologique de l’Insee : « En proportion de leur budget, les ménages du premier quintile dépensent en moyenne 20% de plus en produits alimentaires que l’ensemble des ménages », et 60% de plus en « logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles ». Or le mois d’août a vu le coût de l’énergie augmenter de 1,4%, les prix de l’électricité s’étant envolés (+4%), conséquence de la hausse des tarifs réglementés d'EDF décrétée par le gouvernement, effective au 1er août dernier.

(1) Décret n° 2013-123 du 7 février 2013 relatif aux modalités de revalorisation du salaire minimum de croissance.