Selon le Journal du Dimanche, le gouvernement envisagerait de reporter sa réforme du Livret A en septembre prochain, voire à l’automne. Celle-ci pourrait également être moins ambitieuse, avec un plafond porté dans un premier temps à 20.000 euros seulement.

Promesse de campagne de François Hollande, le doublement du plafond du Livret doit permettre de financer la construction de 150.000 nouveaux logements sociaux et intermédiaires par an, objectif fixé par le gouvernement pour répondre à la pénurie de logements dans certaines zones, notamment en région parisienne.

Toutefois, la mesure inquiète le secteur bancaire. En prévision de l’entrée en vigueur des nouvelles normes réglementaires Bâle III, qui leur imposent de disposer de suffisamment de liquidités pour affronter une crise systémique du type de celle de 2008, les banques françaises ont en effet déployé de gros efforts ces derniers mois pour orienter l’épargne de leurs clients vers des produits non réglementés, comme les livrets ou les comptes à terme. La réforme envisagée risque de ruiner ces efforts, en entraînant d’importants transferts d’épargne vers le Livret A, entièrement défiscalisé, et dont une partie de l’encours échappe aux banques pour être centralisée à la Caisse des Dépôts.

Le doublement repoussé dans deux ou trois ans ?

Il y a un mois, un article du Parisien évoquait déjà de « discrètes tractations » entre l’exécutif, les organismes HLM et le lobby bancaire. Ce dernier aurait déjà eu en partie gain de cause, si l’on en croit le Journal du dimanche. Le gouvernement envisagerait en effet de repousser à septembre, voire à l’automne, la parution du décret modifiant le plafond du Livret A, alors qu’il était attendu au mois de juillet.

Surtout, le JDD semble confirmer une hypothèse déjà évoquée, celle d’un doublement par paliers. Le plafond pourrait passer dans un premier temps à 20.000 euros (contre 15.300 euros actuellement). Cette première étape permettrait de mesurer concrètement les effets de la mesure, avant de décider, ou non, de porter le plafond à 30.600 euros. Un doublement qui pourrait, du coup, ne voir le jour que dans deux ou trois ans, estime le Journal du dimanche.