La future réforme du Livret A, confirmée récemment par le gouvernement, devrait intervenir au cours de l’automne prochain. En attendant, une étude du cabinet de consulting Roland Berger a tenté d’en anticiper le coût pour les banques.

Quasiment acté, mais avec des modalités qui restent à préciser, le doublement des plafonds du Livret A et du LDD, qui passeraient respectivement de 15.300 à 30.600 euros et de 6.000 à 12.000 euros, pourrait coûter très cher aux banques, si l’on en croit l’étude.

En effet, il ne fait aucun doute, pour le cabinet, que cette mesure remporterait un franc succès, surtout auprès d’une clientèle aisée dont les livrets sont aujourd’hui au plafond. « Nous estimons que 40 à 60 milliards pourraient être transférés, ce qui reviendrait à annuler les efforts des banques françaises sur 2011 pour renforcer leurs encours de dépôts et d’épargne non réglementée dans le cadre de Bâle III » anticipe Fabrice Asvazadourian, associé au sein du cabinet, dans un communiqué.

Conséquence : pour compenser, et maintenir leurs ratios de liquidités et leurs encours de prêts, les banques devraient se retourner vers les marchés. « Au regard de leurs conditions de financement actuelles (…), le surcoût à prévoir atteindrait 480 à 730 millions d’euros », précise Jérôme Barrué, autre associé du cabinet Roland Berger.

Commission en baisse

Mais l’addition ne s’arrête pas là. En effet, selon le communiqué du cabinet, le gouvernement envisagerait également de diminuer, de 0,5% aujourd’hui à 0,3% prochainement, le montant de la commission touchée par les banques pour récompenser leur effort de collecte et de centralisation à la Caisse des dépôts. Selon le cabinet Berger, « cette baisse représenterait pour les banques française une perte de résultat de 380 millions d’euros sur les encours existants et atteindrait 540 millions d’euros en prenant en compte l’impact du doublement des plafonds ».

730 millions + 540 millions, faites le compte : dans le pire des scénarios pour elles, la réforme du Livret A pourrait coûter 1,270 milliard d’euros au secteur bancaire français. De quoi justifier, sans doute, quelques résistances, et un intense lobbying, de sa part.