Centraliser 70% des dépôts du Livret A et du Livret de développement durable (LDD) à la Caisse des dépôts (CDC) est "nécessaire" pour que la CDC puisse financer le logement social, affirme son directeur général Augustin de Romanet dans le quotidien Libération de mardi.

« Un taux de centralisation de 70% de la collecte (contre 62% environ actuellement) est nécessaire pour que la Caisse puisse continuer à honorer les engagements des programmes qui sont définis par l'Etat », principalement en matière de financement du logement social, considère M. de Romanet.

Les prises de position se sont succédées ces derniers jours sur la question du taux de centralisation des dépôts du Livret A et du LDD auprès de la CDC ainsi que sur celle du niveau de rétribution des banques qui assurent la collecte de ces produits.

Le ministère de l'Economie a lancé fin octobre une consultation auprès des banques et de la CDC sur ces deux sujets. Il rendra ses conclusions en fin d'année ou début 2011.

Opposition entre les banques et la CDC

Plusieurs dirigeants de banques sont montés au créneau depuis une semaine pour avertir des effets néfastes qu'auraient sur l'économie, selon eux, une augmentation de la part des dépôts du Livret A et du LDD centralisée à la CDC.

Ils font valoir qu'une partie conséquente de ces dépôts est consacrée au crédit aux PME, et que priver les banques d'une partie de cette ressource aurait des conséquences sur le volume et le coût du crédit.

Réagissant à ces déclarations, M. de Romanet a assuré que « l'intégralité (des fonds centralisés à la CDC) est utilisé en faveur de l'économie ».

« Pas un seul euro de cet argent centralisé à la Caisse des dépôts n'est immobilisé dans des activités de marché ou purement spéculatives. Je ne suis pas sûr que les banques puissent en dire autant », ajoute le directeur général de la Caisse.

Offensif, M. de Romanet rappelle également qu'aucune banque n'a remis à l'Observatoire de l'épargne réglementée de rapport sur l'utilisation des fonds du Livret A qui n'avaient pas été centralisés à la CDC, alors que la loi le prévoyait.

« Faute de rapport, personne n'est en mesure d'apprécier à ce jour si les engagements ont été tenus », notamment en matière de financement des PME, conclut-il.