Le groupe La Poste a publié jeudi des résultats en nette hausse l'an dernier pour la Banque postale (LBP), sa filiale de banque et d'assurance, à la faveur d'une bonne année de CNP Assurances.

Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires dans le secteur, ressort en hausse de 16,7% sur un an à 7,26 milliards d'euros en 2023. Le résultat net progresse de 36,3% à 995 millions d'euros. Les variations sur un an tiennent compte d'un changement de normes comptables entré en vigueur l'an dernier.

« La Banque Postale ne se comporte pas si mal, elle est dans la moyenne du peloton », a commenté le PDG de La Poste Philippe Wahl.

Hausse des résultats de CNP Assurances

Les banques françaises ont vu leur marge de crédit s'éroder l'an dernier, du fait de la hausse des taux d'intérêt, et ont dû mettre la main au portefeuille pour mieux rémunérer l'épargne, Livret A en tête.

Le résultat de LBP est « porté notamment par la hausse des résultats de CNP Assurances », écrit La Poste dans un document de présentation de ses résultats. CNP Assurances, rapproché de la Banque postale dans un grand pôle financier public détenu par La Poste, elle-même contrôlée par la Caisse des dépôts (CDC) et l'Etat, a publié lundi un chiffre d'affaires de 35,6 milliards d'euros (-4% sur un an) pour un résultat net de 1,55 milliard d'euros (+65%), aidé par le marché français.

Le bénéfice de CNP Assurances seul, une fois et demi supérieur à celui du groupe auquel elle appartient, présage d'une moins bonne performance de la banque seule.

Difficultés pour la banque de détail

Les chiffres mis à disposition par La Poste pour 2023 ne permettent pas d'affirmer que l'activité de la banque seule est déficitaire. Mais les rapports annuels des années passées montrent que la banque de détail en France, hors assurance, banque patrimoniale et gestion d'actifs, a connu une perte nette de 335 millions d'euros en 2022, plombée par des charges d'exploitations supérieures au PNB. Elle était déjà dans le rouge en 2020 et 2021.

Philippe Wahl a pourtant défendu l'intérêt de l'assureur à s'être rapproché du banquier. « Opérationnellement, commercialement et financièrement, c'est gagnant (...) pour la CNP », a-t-il souligné. Classé dernière en Europe par l'Autorité bancaire européenne (ABE) sur des critères de solidité, la Banque postale a changé l'été dernier son patron, en nommant l'ancien DG de CNP Assurances Stéphane Dedeyan.