Certaines promesses de la constitution d'un grand pôle financier public chapeauté par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et comprenant La Poste et CNP Assurances, restent « encore en partie à concrétiser », selon un rapport de la Cour des comptes publié mardi.

« Techniquement réussie », l'opération qui consistait notamment à intégrer CNP Assurances au groupe La Poste sous la houlette de la CDC, « doit désormais se traduire dans la stratégie du pôle ainsi constitué et faire émerger les promesses de synergies et de développement, dans une période devenue plus incertaine », résume Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, cité dans un communiqué.

Parmi les ambitions pas totalement atteintes, l'institution cite « la promesse d'un projet industriel au service des territoires », que ce soit sur le volet dédié aux personnes âgées, sur l'« offre numérique au service des territoires », sur « la logistique urbaine et la ville intelligente », ou bien sur le volet écologique.

La Cour des comptes formule plusieurs recommandations, dont la définition d'une « stratégie immobilière globale », le pôle étant actionnaire à la fois d'Icade, de CDC habitat et de La Poste Immobilier. Elle recommande également de « quantifier l'ensemble des synergies de revenus et de coûts attendues de l'intégration de La Poste et de SFIL (une banque publique dédiée notamment aux collectivités, NDLR) et (d')assurer le pilotage financier de leur réalisation ».

Par ailleurs, si « le groupe est exposé à des risques nouveaux, notamment la contraction du marché du courrier ou l'internationalisation de certaines des nouvelles filiales (principalement CNP Assurances et Geopost) », « ceux-ci restent néanmoins pour l'instant à des niveaux soutenables », juge la Cour des comptes. « Après des débuts difficiles, les synergies entre La Banque Postale et CNP Assurances sont en cours de réalisation », salue aussi la juridiction financière.

Né officiellement en mars 2020, un an et demi après l'annonce de ce plan qui avait pour nom de code « Mandarine », ce grand pôle financier public a « amené une recomposition du groupe CDC, dont la taille du bilan a été multipliée par six et le produit net bancaire par quatre ».