Les banques françaises ont réalisé un nombre record d'embauches l'an dernier pour un effectif total quasi stable, synonyme d'une « forte dynamique » de l'emploi selon la profession mais aussi d'un nombre important de départs.

« On embauche massivement dans la banque, à tous les âges, sur différents types de postes, dans toute la France et à différents de niveaux de qualification (...) et d'expérience », a résumé auprès de l'AFP la directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF) Maya Atig.

Quelque 48 900 personnes (+21% sur un an) ont été recrutées en 2022 par des établissements bancaires français en CDI et en CDD, selon les données partagées mardi par l'Association française des banques (AFB).

Ces embauches qui représentent un salarié sur sept dans le secteur bancaire compensent au moins autant de départs puisque l'effectif total de la profession subit toujours une lente décrue, passant sous la barre des 350 000 salariés (-0,4% sur un an à 349 100 salariés, -8% sur dix ans).

Le secteur a poursuivi parallèlement sa féminisation avec un nombre de femmes globalement stable depuis 2012 mais une féminisation considérable parmi les cadres.

Moins de démissions

L'AFB comptabilise par ailleurs un nombre important de démissions l'an dernier - 8.400 - soit près de 60% de plus que la moyenne des huit années précédentes.

Les banques sont contraintes de faire évoluer leur modèle de recrutement. Elles recourent de plus en plus à l'alternance (18 400 alternants à fin décembre dernier), créent leurs propres filières de formation (BNP Paribas a monté sa propre école, la B-School) ou recrutent sans expérience (« on ne vous demandera pas d'être banquier avant de devenir banquier », scande la Société Générale sur les réseaux sociaux).

La profession a pourtant plusieurs atouts à faire valoir : le salaire d'abord, « nettement supérieur au reste de l'économie et même au reste des services » selon Maya Atig, des opportunités de carrière partout en France, une mobilité possible via les formations en interne...

Mais le secteur souffre de « deux idées reçues tenaces », notait en avril l'Observatoire des métiers de la banque : des métiers ennuyeux et un secteur en déclin.