La pandémie de coronavirus, « choc majeur » pour l'économie en zone euro, requiert une « réponse budgétaire ambitieuse et coordonnée », a estimé jeudi la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde.

La BCE constate une « considérable aggravation des perspectives de croissance à court terme » en zone euro, a-t-elle expliqué, tout en renvoyant la balle dans le camp des Etats après la série de mesures de soutien monétaire annoncées par la BCE. Ils devront à la fois « assumer le défi sanitaire » et « limiter l'impact économique », selon Christine Lagarde. « En particulier, des garanties sur les crédits sont nécessaires en complément et pour renforcer les mesures de politique monétaire annoncées aujourd'hui », a-t-elle détaillé.

L'entrée ou non de la zone euro en récession « va clairement dépendre de la vitesse, de la force et du caractère coordonné » de la réponse « de tous les acteurs », a insisté Christine Lagarde. La zone euro fait face à la propagation rapide du nouveau coronavirus, qui bouleverse la vie quotidienne jusqu'au bouclage de régions entières et la fermeture de frontières.

Non seulement la pandémie touche les chaînes d'approvisionnement, « perturbant les plans de production dans le secteur manufacturier », mais « les mesures nécessaires de confinement » affectent bien plus largement l'activité, a souligné Christine Lagarde. Les experts de la BCE prévoient 0,8% de croissance en 2020 selon les projections publiées jeudi, contre 1,4% attendu en décembre. Mais ces prévisions arrêtées au 24 février « ne sont plus à jour » et ne prennent pas en compte les plus récents développements de la maladie.