Le groupe bancaire mutualiste Crédit Mutuel a annoncé mercredi avoir engrangé un bénéfice net historiquement élevé, en hausse de presque 8% sur un an, à l'issue d'un exercice marqué par une dynamique commerciale soutenue et une amélioration de l'efficacité de ses opérations. Ces résultats financiers, communiqués par la Confédération nationale du Crédit Mutuel, concernent l'enseigne au sens large, donc en intégrant à la fois le Crédit Mutuel Alliance fédérale et le groupe Crédit Mutuel Arkéa.

En 2019, le groupe a dégagé un bénéfice net de 3,86 milliards d'euros, contre 3,58 milliards l'année précédente, a-t-il fait savoir dans un communiqué. Le groupe bancaire a notamment bénéficié d'une plus-value de cession à hauteur de près de 200 millions d'euros enregistrée par Crédit Mutuel Arkéa, qui réunit les fédérations Bretagne et Sud-Ouest. Cette plus-value a eu pour effet de doper la progression du bénéfice net. Le bénéfice d'exploitation, qui n'intègre pas cette plus-value et qui reflète davantage les performances de l'activité proprement dite, a progressé de 1,1%.

Le produit net bancaire, équivalent peu ou prou du chiffre d'affaires, a quant à lui augmenté de 3% sur un an, à un peu plus de 18 milliards d'euros. « Le dynamisme de l'activité commerciale et l'efficacité opérationnelle » ont permis au résultat net d'atteindre « un niveau historique record », en dépit d'« un environnement marqué par la persistance des taux bas et de fortes évolutions des besoins, d'une concurrence croissante des acteurs du numérique et d'une réglementation toujours plus contraignante », explique Crédit Mutuel.

Dans le détail, la marge d'intérêt s'est améliorée grâce à une augmentation du volume des prêts consentis par la banque. Les commissions ont quant à elles reculé du fait des mesures en faveur des clients en situation de fragilité, décidées dans le sillage du mouvement des « gilets jaunes ». En assurance, les primes perçues ont gonflé. Ce secteur a aussi bénéficié de l'amélioration du contexte de marché (produits de placement), avec cependant une hausse des prestations (sinistralité), explique la banque. « La croissance de l'activité conjuguée à la maîtrise des frais généraux conduit à une amélioration du coefficient d'exploitation à 64,2% contre 64,7% en 2018 », s'est par ailleurs réjoui le groupe. Plus ce ratio clé est bas, plus l'activité est rentable.

Pas de demande de désaffiliation d'Arkéa

Concernant le conflit avec Arkéa, qui souhaite quitter le giron du groupe, le président de la Confédération nationale du Crédit Mutuel Nicolas Théry a affirmé mercredi lors d'une conférence de presse n'avoir à ce jour reçu aucune demande de désaffiliation.

Arkéa, réunion des fédérations Bretagne et Sud-Ouest du Crédit Mutuel, avait annoncé début 2018 son intention de faire sécession et de voler de ses propres ailes après des années de guerre fratricide et de procédures judiciaires avec la Confédération. Il prévoyait initialement une sortie effective au 1er janvier 2020, mais depuis la fin 2018, les discussions autour des modalités du divorce se sont enlisées et Arkéa ne communique désormais plus de calendrier pour son projet d'indépendance. Interrogé mardi en conférence de presse, Jean-Pierre Denis, le président du Crédit Mutuel Arkéa, a d'ailleurs refusé de s'exprimer sur ce projet de scission.