Le spécialiste français du paiement électronique Worldline aura les moyens d'aider les banques européennes à déployer « très très vite » un système de paiement européen de type Visa s'il réussit son projet de fusion avec son concurrent Ingenico, a estimé vendredi son directeur général Gilles Grapinet.

Worldline vient de lancer une offre publique d'échange amicale sur Ingenico, qui doit permettre de créer le numéro 4 mondial des paiements électronique (fourniture aux banques et aux commerçants des outils techniques pour des paiements par carte bancaire et en ligne).

« A la taille qu'on va avoir avec Ingenico, nous pourrons être un des acteurs qui va faire » que le projet de système de paiement européen rival de systèmes américains comme Visa et Mastercard « soit déployé très très vite », a déclaré Gilles Grapinet sur BFM Business.

Vingt banques européennes, soutenues par la BCE, planchent en coulisses sur ce sujet des paiements électronique devenu stratégique avec la montée des tensions politico-commerciales dans le monde. La Banque centrale européenne encourage ce projet, alors que montent en puissance également les systèmes de paiement chinois.

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« Inventer un système pensé pour le 21e siècle »

Selon Gilles Grapinet, un éventuel système européen de paiement numérique doit être une occasion « d'inventer un système pensé pour le XXIème siècle » « On voit bien qu'aujourd'hui notre moyen de paiement doit nous accompagner sur le web, sur le téléphone mobile, et peut-être faire des services à plus forte valeur ajoutée que juste le paiement », a-t-il expliqué.

Le moyen de paiement du futur pourrait permettre « d'aider à gérer notre fidélité avec certains commerçants » ou « permettre aussi si on le souhaite d'avoir des données qu'on puisse capturer derrière le paiement », a-t-il ajouté.

« Le cash va disparaître sans doute de nos économies, mais ca mettra sans doute une ou deux générations », a-t-il encore estimé. Avec la fusion Worldine Ingenico, « on installe dans le top 5 (mondial) une société européenne qui va aussi se battre avec la culture européenne », a-t-il conclu.