Les banques européennes ont réduit la part des créances douteuses dans l'ensemble des prêts qu'elles ont accordés au deuxième trimestre, toutefois leur niveau demeure élevé dans certains pays, particulièrement en Grèce et à Chypre, selon un rapport publié jeudi par l'Autorité bancaire européenne (EBA).

L'autorité, qui publie un état des lieux trimestriel des risques liés au secteur bancaire européen, confirme une amélioration de la qualité des portefeuilles de crédits des banques, la part de créances douteuses ayant reculé de 0,3 point de pourcentage au deuxième trimestre, à 4,5% contre 4,8% au premier trimestre. Cette baisse est la conséquence « d'événements exceptionnels qui ont eu un effet sur tous les types de banques » en particulier sur les plus petites qui ont significativement réduit la part des « prêts non performants », ou créances douteuses, dans l'ensemble des crédits qu'elles ont octroyés.

Un prêt est considéré comme « non performant » à partir de 90 jours d'impayés et pourrait potentiellement ne jamais être remboursé à la banque par des entreprises ou particuliers dans des situations financières délicates. Ce problème touche particulièrement les banques issues des pays les plus fragiles économiquement.

200 milliards d'euros de prêts douteux en Italie

Selon le tableau de bord de l'EBA, les niveaux de créances douteuses détenues par les banques à fin juin sont très disparates parmi les 29 pays passés en revue, allant de 0,9% en Suède à 46,5% en Grèce. Dans le détail, font figure de bons élèves le Luxembourg (1,1% de part de créances douteuses), l'Estonie (1,3%), ou encore la République tchèque, la Grande-Bretagne et la Finlande (1,7%).

En revanche, le secteur bancaire grec est toujours criblé de créances douteuses (46,5% de l'ensemble des crédits accordés), talonné par Chypre (42,7%). Puis viennent le Portugal (17,6%), la Slovénie (13,3%), la Bulgarie (12,4%) et l'Italie (12%). Au total, en volume, ces prêts douteux représentent 893 milliards d'euros, l'Italie a elle seule totalisant 200 milliards d'euros et la Grèce 108,1 milliards.