Le président de la Confédération nationale du Crédit Mutuel, Michel Lucas, a démissionné de trois de ses mandats de président dans des filiales du groupe bancaire, sur fond de vives tensions avec le Crédit Mutuel Arkéa.

Cette décision, prise dès le mois de juillet, a été entérinée par les conseils d'administration des filiales concernées jeudi. Michel Lucas a démissionné de la présidence de la Caisse fédérale de Crédit Mutuel, où il sera remplacé par Nicolas Théry, et abandonne ses mandats de président et directeur général du CIC et de la Banque fédérative du Crédit Mutuel (BFCM), selon une série de communiqués publiés vendredi. La Caisse fédérale de Crédit Mutuel est une filiale dont le capital est détenu par les caisses fédérales et qui centralise une partie des dépôts collectés par les caisses locales et assure leur refinancement.

Au CIC, qui chapeaute les banques de détail du même nom, il sera remplacé par Nicolas Théry à la présidence et Alain Fradin à la direction générale. A la BFCM, holding qui lève les fonds sur les marchés financiers et gère la trésorerie du Crédit Mutuel et du CIC, Michel Lucas est également remplacé à la présidence par Nicolas Théry et à la direction générale par Alain Fradin. La BFCM est notamment propriétaire du groupe de presse Ebra (Le Bien Public, Le Progrès, Le Dauphiné Libéré, etc.).

Lucas reste président de la Confédération nationale

Michel Lucas reste président de la Fédération du Crédit Mutuel Centre Est Europe et de la Confédération nationale du Crédit Mutuel, organe central du groupe bancaire mutualiste.

Début octobre, le Crédit Mutuel Arkéa, qui rassemble trois fédérations de l'ouest, a saisi l'Autorité de la concurrence, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Paris et le régulateur du secteur, l'ACPR, pour dénoncer « une situation persistante de conflits d'intérêts au sein de la Confédération nationale du Crédit Mutuel ».

Le groupe souhaite revoir le fonctionnement de la Confédération nationale car il estime qu'elle est « dans la main » de l'autre partie du réseau, le CM11-CIC, qui de fait est son concurrent. Contacté par l'AFP, Crédit mutuel Arkéa n'avait pas de commentaires sur les suites judiciaires du dossier.