Crédit Agricole SA, qui n'a pas versé de dividende au titre de 2011 et 2012, vise la distribution de 35% de ses résultats à ses actionnaires au titre de l'exercice 2013, indique le groupe jeudi.

« Sur 2013, sous réserve des résultats du quatrième trimestre, l'estimation repose sur un taux de distribution de 35% », a indiqué Jean-Paul Chifflet, directeur général, lors d'une conférence téléphonique. Les actionnaires auront le choix entre un versement en actions ou en cash.

L'option du dividende en actions a été retenue par les caisses régionales, actionnaire majoritaire de CASA, tant que cette dernière n'aura pas atteint un ratio de fonds propres « durs » (capital et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis) Bâle III de 9%. « Les actionnaires minoritaires retrouveront des dividendes, ils auront le choix entre le paiement en cash et le paiement en actions, et j'espère qu'ils feront le choix des actions », a indiqué Jean-Paul  Chifflet.

CASA en mode Bâle 2,5, le groupe en mode Bâle III

Le groupe a en outre dévoilé une partie des objectifs de son plan à moyen terme, qui sera présenté fin mars 2014, notamment en matière de solvabilité, où il est attendu par les investisseurs. Au 1er janvier 2014, CASA vise un ratio de fonds propres « durs » Bâle III entre 7,8 et 8% et souhaite dépasser 9,5% fin 2015. Au niveau du groupe Crédit Agricole, ce ratio devrait s'établir à 11% début 2014 et à 13% fin 2015.

Pour le moment, CASA publie ses ratios réglementaires selon le mode dit Bâle 2,5, moins strict, alors que le groupe Crédit Agricole publie en Bâle III. « Nous serons bien capitalisés à tous les étages, tout en reprenant la distribution du dividende », a résumé Jean-Paul  Chifflet. Ces objectifs tiennent compte d'un mécanisme dit « switch », fonds de garantie spécifique de 34 milliards d'euros abondé par les caisses régionales au bénéfice de CASA.

A fin septembre, le groupe Crédit Agricole dans son ensemble présentait un ratio de fonds propres « durs » Bâle III de 10,5% (contre 10,0% fin juin) et un ratio de levier (bilan rapporté aux fonds propres) de 3,5%, contre 3% requis par Bâle III. Les réserves de liquidité, d'un montant de 252 milliards d'euros, « couvrent très largement (168%) les ressources de marché à court terme (150 milliards d'euros) », précise CASA.