Selon un communiqué publié vendredi, la banque BNP Paribas a enregistré au premier trimestre un bénéfice net de 2,86 milliards d'euros, dopé par la plus-value réalisée sur la cession d'une partie de sa participation au capital de la foncière Klépierre.

Ce résultat est supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur un profit de 2,66 milliards, selon un consensus établi par Bloomberg.

La vente de 28,7% du capital de Klépierre, annoncée début mars, a permis à l'établissement de dégager une plus-value nette d'impôt de 1,5 milliard d'euros. L'effet de cette opération est toutefois partiellement compensé par d'autres éléments exceptionnels, en premier lieu l'impact de la réévaluation de la dette propre, à hauteur de 843 millions d'euros. Avec l'amélioration des conditions de marché, la valeur théorique de la dette de BNP Paribas s'est appréciée, ce qui doit être constaté dans ses comptes et diminue son bénéfice.

Autre élément défavorable, la banque a enregistré 74 millions d'euros de pertes sur cessions de crédits. Elle a également dû constater des pertes sur des cessions de titres souverains, à hauteur de 142 millions d'euros. Sur la période, elle a de nouveau diminué sensiblement son exposition à la dette d'Etat. Elle a ainsi réduit son portefeuille de dette grecque (environ 100 millions d'euros de nouveaux titres issus de l'échange de dette ont été vendus), portugaise, italienne, mais aussi allemande (exposition diminuée de plus de moitié) et française. Durant les trois premiers mois de l'année, elle a ainsi réduit de 25% son portefeuille de dette d'Etat française, qui est passé de 13,8 à 10,3 milliards d'euros.

Bonne tenue de la banque de détail

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice net est en baisse de 22%, à 2,03 milliards d'euros. L'activité de la banque a bénéficié de la bonne tenue de la banque de détail, qui affiche un bénéfice avant impôt en hausse de 1,0%, à 1,693 milliard d'euros. Durant le trimestre, ce pôle s'est appuyé sur la France (bénéfice avant impôt en progression de 1,5%), mais surtout sur la Belgique (+9,2%) et les Etats-Unis via le réseau BancWest (+15,7%). Le coût du risque (provisions pour crédits non remboursés) reste sous contrôle mais est en hausse en Italie et dans la région Europe Méditerranée (bassin méditerranéen et Europe de l'est).

La résistance de la banque de détail est contrebalancée par le repli de deux autres pôles majeurs du groupe, Investment solutions (gestion d'actifs, assurance-vie et gestion de fortune) et la banque de financement et d'investissement (BFI). L'entité Investment solutions est surtout affectée par un ralentissement de la gestion institutionnelle et privée, dont le résultat avant impôt baisse de 27%. Quant à la banque de financement et d'investissement, elle pâtit, à l'instar des grands acteurs européens et américains, d'un trimestre en demi-teinte sur les métiers actions et sur l'activité de financement. Au total, le bénéfice avant impôt de la BFI recule de 30%.