Selon son président, Baudouin Prot, la banque BNP Paribas n'a pas utilisé l'argent emprunté lors des deux opérations de prêt à trois ans organisées par la Banque centrale européenne (BCE) fin décembre 2011 et fin février 2012 pour acheter de la dette souveraine.

« La quasi-totalité des montants que nous avons levés a été replacée auprès de la BCE », a expliqué Baudoint Prot lors de son audition devant la commission d'enquête du Sénat sur l'évasion des capitaux et des actifs hors de France et ses incidences. « Nous n'avons pas acheté de dette souveraine, ni de la France, ni d'autres pays », a-t-il assuré, ajoutant que le LTRO (Long term refinancing operation, nom officiel du prêt à trois ans) était « venu renforcer les réserves de liquidité du groupe ».

Pas d'augmentation prévue de l'encours de dette souveraine 

Les banques européennes ont emprunté 1.018 milliards d'euros lors de ces deux opérations exceptionnelles de prêts à trois ans. En empruntant auprès de la BCE à 1% puis en achetant de la dette souveraine, rémunérée dans certains pays de la zone euro à plus de 5% par an, les banques peuvent en théorie, réaliser un bénéfice. Ce n'est pas le cas de BNP Paribas, si l'on en croit son patron. Ces deux prêts à long terme ne sont « en aucun cas un facteur d'amélioration du résultat », a-t-il expliqué, rappelant que la facilité de dépôt de la BCE rémunère à 0,25% l'argent qu'y déposent les banques, alors que les prêts à trois ans ont été accordé à un taux de 1%.

Concernant la dette souveraine, le président de BNP Paribas a indiqué que la banque n'avait « pas vocation à augmenter le montant de (son) encours (...) sur les dettes européennes », indication qui valait « pour l'ensemble des pays importants » dans lesquels est implanté l'établissement. « Nous avons un montant de dette souveraine que nous considérons comme adapté à la taille des activités de BNP Paribas ».