Alors que le gouvernement a affiché sa volonté d’encadrer plus strictement les packages de services bancaires, monabanq s’apprête à lancer un forfait tout compris et en illimité à 6 euros par mois. Explications avec Alain Colin, directeur général de la banque en ligne.

Alain Colin, pourquoi avoir choisi de lancer maintenant ce compte courant tout compris et en illimité ?

Plusieurs études que nous avons commandées nous ont montré que les Français avaient un grand besoin de transparence et de lisibilité en matière de frais bancaires. Entre la vraie complexité de la tarification des banques traditionnelles et la fausse gratuité affichée par certaines banques en ligne, il ne s’y retrouvent pas toujours. Notre intuition est que les gens sont prêts à payer s’ils comprennent à l’avance ce que cela va leur coûter. Nous allons donc leur proposer un compte courant sans surprise, où tout est vraiment compris, sauf bien sûr les agios [hormis une franchise sur les petits découverts, NDLR] et les frais d'incidents de paiement.

Cette démarche n’est-elle pas à contre-courant de la tendance du moment, qui est plutôt aux forfaits personnalisables ?

Notre nouvelle offre n’est pas un package, au sens habituel. Nous nous sommes plutôt inspirés des systèmes d’abonnement qui existe dans d’autres secteurs d’activité, où vous savez ce que vous payez, une fois pour toutes, quel que soit votre usage. Un client monabanq équipé de ce nouveau compte est certain de n’avoir jamais de mauvaises surprises. Et même en prenant le plus petit des forfaits existant ailleurs, il ne trouvera pas moins cher.

Y aura-t-il des critères de revenus ou d’encours domicilié pour accéder à cette offre ?

Non, nous nous refusons à faire cela, car ça ne cadre pas avec notre concept d’origine. Contrairement à nos concurrents, nous sommes sur un modèle de banque principale. On préfère que nos clients choisissent eux-mêmes de domicilier leurs revenus chez nous. C’est aussi l’objectif de ce nouveau forfait : les encourager à utiliser beaucoup monabanq.

Quel type de clientèle espérez-vous convaincre avec ce nouveau produit ?

Je vais faire un parallèle avec le e-commerce. Il y a cinq ans, les acheteurs en ligne étaient très majoritairement des hommes plutôt à l’aise financièrement et très autonomes face à un ordinateur. Aujourd’hui, ce marché s’est démocratisé : on y retrouve autant de femmes que d’hommes, et toutes les tranches de revenus. Notre pari est que le marché de la banque en ligne va suivre la même évolution, et s’ouvrir à des publics moins autonomes, qui ont besoin de plus d’accompagnement. Dès l’origine, nous avons fait le pari du conseil et de l’innovation. Et on s’aperçoit aujourd’hui que nos clients nous sont fidèles, choisissent progressivement monabanq comme banque principale et s’équipent ensuite, comme dans toute bonne banque, de produits d’épargne et de crédit.