Selon un communiqué publié mardi, Crédit Agricole SA (Casa), entité côtée du groupe bancaire mutualiste, étudie la vente de ses parts dans les 39 caisses régionales du groupe afin d'améliorer sa flexibilité financière, dans le cadre de son futur plan stratégique à horizon 2020.

Le montant éventuel de cette opération n'est pour le moment pas évoqué mais les parts cédées pourraient être acquises par une entité dédiée, intégralement contrôlée par les caisses régionales. Selon l'agence Bloomberg citant des personnes proches du dossier, le montant pourrait atteindre 17 milliards d'euros.

« Si ce projet était mis en œuvre, les conditions financières (...) feraient l'objet d'expertises indépendantes afin d'en apprécier le caractère équitable tant pour Crédit Agricole SA que pour les caisses régionales », souligne Crédit Agricole.

L'argent récolté dans le cadre de l'opération aiderait notamment Crédit Agricole SA à conforter sa politique en matière de dividende, avec un taux de distribution de 50%, et permettrait un retour à un paiement uniquement en numéraire à partir de la distribution effectuée au titre des résultats 2016.

Le plan stratégique présenté en mars

Crédit Agricole prévoit de présenter sa feuille de route pour les quatre prochaines années en mars.

S'il se réalisait, un tel projet donnerait aussi la possibilité au groupe de simplifier son organisation capitalistique entremêlée. A l'heure actuelle, Crédit Agricole SA (CASA), son entité cotée, détient 25% de toutes les caisses régionales, exception faite de la caisse de Corse qu'elle possède intégralement. Dans le même temps, CASA est contrôlée à 56,5% par la SAS Rue la Boëtie, une holding intégralement possédée par les caisses régionales.

Une vente des parts de Crédit Agricole SA se matérialiserait par la cession de ses certificats coopératifs d'associés (CCA) et de ses certificats coopératifs d'investissement (CCI). Comme les caisses régionales sont des sociétés coopératives, les CCA et les CCI sont des titres représentant une partie de leur capital mais sans droit de vote associé.

Un autre projet de réorganisation prévoyait que la Fédération nationale du Crédit Agricole, son organe politique, récupère les pouvoirs d'organe central détenu par CASA. Mais des contraintes réglementaires, non levées par la Banque centrale européenne (BCE), avaient obligé l'été dernier Crédit Agricole à déclarer qu'il n'était pas possible de le mettre en œuvre.