La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a décidé de faire la lumière sur les tarifs des banques et a commandé un rapport au directeur général sortant du Crédit Agricole SA et au président du Comité consultatif du secteur financier, révèle mercredi le quotidien Les Echos.

L'ancien patron opérationnel du Crédit Agricole, Georges Pauget, et le président du CCSF, Emmanuel Constans, devraient remettre leur rapport fin juin, selon la ministre.

Seront particulièrement suivies les questions des "frais en cascade", "des services gratuits qui sont devenus facturés" et des "packages", les offres groupées de services bancaires, a indiqué Mme Lagarde dans un entretien aux Echos.

Inexistants il y a vingt ans, les packages se sont généralisés en France durant les années 1990, au point de devenir la norme dans les services bancaires aux particuliers.

Mme Lagarde souhaite "faire la lumière" sur "les zones d'ombre" susceptibles d'exister dans la tarification de ces packages.

La ministre reconnaît que la publication, fin septembre, d'un rapport de la Commission européenne épinglant les banques françaises pour le niveau élevé des frais et leur opacité "a naturellement servi d'aiguillon".

Mme Lagarde précise qu'elle ne souhaite pas "réglementer à tous crins" mais s'"assurer qu'il n'y ait pas d'abus".

Interrogée sur la radio RTL, la ministre a estimé qu'il ne s'agissait pas d'"un combat nouveau".

Depuis 2004, une série de mesures a été prise pour améliorer l'information des particuliers et encadrer certains frais.

Parmi elles figurent l'envoi d'un récapitulatif annuel des frais prélevés, le plafonnement des frais imputés pour incidents de paiement et la gratuité pour la clôture des comptes courants et des comptes sur livrets.

Interrogée sur la pertinence du choix d'un ancien patron de banque pour rédiger un rapport sur les frais bancaires, Mme Lagarde a fait valoir que M. Pauget était "un homme de bonne volonté" qui devra "aller voir le dessous des cartes".