Le Crédit Coopératif vient de dévoiler deux nouvelles cartes haut de gamme compatibles avec son option de dons. A chaque retrait, quelques centimes reviennent à une association partenaire. Cette association directe entre la dépense et le soutien de projets sociétaux et environnementaux peut interloquer.

Faire un geste en faveur du respect de l’environnement et du soutien aux plus pauvres en dépensant : c’est l’idée audacieuse, qui peut frôler la dissonance cognitive, portée par les cartes bancaires caritatives. Pionnier de ces cartes : le Crédit Coopératif. Cette filiale du groupe Banque Populaire-Caisse d’Epargne (BPCE), connue pour sa gamme de produits d’épargne engagée, a lancé en 2012 son compte courant Agir, qui peut être associé à une carte bancaire avec option de dons. A chaque retrait, le Crédit Coopératif s’engage à reverser au moins 5 centimes d’euro à l’une des associations partenaires de la banque (Terre & Humanisme, WWF, ATD Quart Monde…). Selon le Crédit Coopératif, près de 710 000 euros ont ainsi été reversés en 2020 à 21 associations.

De nouvelles cartes très haut de gamme avec option de dons

Cette enseigne n’est pas la seule à combiner le don et l’usage de la carte bancaire. La Société Générale, par exemple, propose aussi, mais plus discrètement, sa gamme de cartes caritatives qui à chaque paiement débloque 5 centimes pour une association. En 2020, ces cartes, associées à d’autres services solidaires de la banque rouge et noire ont permis de verser près de 2 millions d’euros à une cinquantaine d’organismes, d’après la Société Générale. S'agissant du Crédit Coopératif, la banque a versé, en tout, 2 623 905 euros de dons en 2020 à 49 associations partenaires via les produits et fonds de partage, nous indique l'enseigne.

Pour « aller plus loin », le Crédit Coopératif a annoncé fin mars le lancement de deux nouvelles cartes bancaires éligibles à son option de dons. Il s’agit de la Visa Platinum et de la Visa Infinite, deux cartes haut de gamme, facturées respectueusement 199 et 299 euros par an. « La banque coopérative veut aller plus loin en proposant à ses prospects et à ses clients patrimoniaux d’agir pour la planète, pour la solidarité internationale ou pour une société plus juste en optant pour une carte bancaire Agir Platinum ou Infinite. Lors de la souscription, le Crédit Coopératif donne 3 euros à l’association choisie par le client, puis à chaque retrait 12 centimes d’euro pour un retrait effectué dans un distributeur Crédit Coopératif, ou de l’un de ses partenaires. Le client peut faire un don, déductible d'impôts, complémentaire à chaque utilisation de sa carte Visa Platinum Agir ou Infinite Agir », détaille ainsi le Crédit Coopératif par communiqué. Un simulateur de dons pour calculer l’impact de ces petits gestes complète le dispositif de promotion de ces deux nouvelles cartes bancaires.

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Plus on est riche, plus on pollue

Si ce type d’actions a le mérite de participer au financement d’associations caritatives, il ne doit pas faire oublier que le meilleur moyen de protéger la planète et de réduire les inégalités à travers le monde est de surveiller et limiter ses dépenses de consommation. Soulignons aussi que les cartes Platinum et Visa Infinite, qui bénéficient d’un plafond de paiements et de retraits rehaussé, s’adressent aux clients aisés qui ont ainsi accès à des assurances et des services d’assistance utiles en déplacement à l’étranger.

Or, de nombreuses organisations de protection du climat ont montré que l’impact carbone des plus riches était décuplé par rapport aux ménages pauvres. Selon Oxfam, dans un rapport daté du 8 décembre, les 10% des Européens les plus riches sont responsables de plus d’un quart des émissions de CO2 dans l’Union européenne, soit autant que la moitié des Européens parmi les plus pauvres. Greenpeace, en octobre dernier, incriminait notamment l’épargne des plus aisés, investie dans des sociétés polluantes, pour expliquer cette empreinte carbone particulièrement élevée. « Le patrimoine financier moyen des 1% des ménages avec les plus hauts revenus émet 66 fois plus de gaz à effet de serre que celui des 10% des ménages avec les revenus les plus faibles », a ainsi calculé l’ONG.

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