Certaines proposent le service par défaut, d'autres non ; certaines prennent en compte vos revenus récurrents, d'autres votre encours global. Voici comment les banques procèdent pour accorder des autorisations de découvert et en fixer le montant.

On peut discuter de sa pertinence, pointer ses effets pervers... Mais voilà, l'autorisation de découvert reste un filet de sécurité attendu pour celles et ceux qui ont tendance à dépenser un peu trop ou qui ne veulent pas scruter en permanence le solde de leur compte.

Résultat : les banques sont fréquemment sollicitées par leurs clients pour accorder cette facilité qui permet d'affronter les fins de mois difficiles. Sur quels critères le font-elles ? Comment fixent-elles le montant ? Nous avons demandé aux principales banques de détail du marché de nous décrire leurs pratiques en la matière. La plupart n'ont pas donné suite. Voici ce qui ressort des quelques réponses que nous avons reçues.

Les banques en ligne plus transparentes avec les nouveaux clients

Il faut le rappeler : l'autorisation de découvert n'est pas un droit, mais un service que votre banque peut vous refuser. Toutefois, certaines banques semblent l'accorder plus facilement que d'autres, surtout à leurs nouveaux clients.

Les banques en ligne sont les plus transparentes en la matière. Chez Boursorama, tous les clients bénéficient d'un découvert de 100 euros à l'ouverture du compte, à condition d'y déposer au moins 1 000 euros. Ce montant peut être révisé à la hausse, mais seulement après trois mois d'ancienneté. Le temps, sans doute, pour la banque en ligne, de récupérer quelques informations sur leur nouveau client. Domicilie-t-il ses revenus ? Paye-t-il ses factures avec son compte ? Place-t-il de l'argent sur des comptes épargne ?

Ce découvert « par défaut » est de 200 euros chez Fortuneo. Sauf pour les clients optant pour l'offre d'entrée de gamme Fosfo qui, eux, doivent attendre six mois d'ancienneté pour obtenir une autorisation de passer dans le rouge. Même philosophie chez Hello bank ! : la facilité de caisse par défaut est de 300 euros pour les clients équipés de la carte Hello Prime, facturée 5 euros par mois. Les clients Hello One, en revanche, ne disposent pas de découvert par défaut : ils doivent en faire la demande.

Banque en ligne : le comparatif des offres

Dans les banques traditionnelles, l'autorisation de découvert n'est généralement pas proposée par défaut. Les enseignes qui ont accepté de nous répondre l'accordent aux seuls clients qui le demandent. C'est le cas en particulier au Crédit Agricole : « Cette solution est proposée en réponse à un besoin spécifique et ponctuel du client. » Chez LCL, le service est réservé aux clients qui domicilient leurs revenus ou, « pour les entrées en relation », qui « s'engagent à domicilier leurs revenus sur leur compte LCL ».

Du côté de BNP Paribas aussi, l'autorisation de découvert est accordée sur demande et sous réserve d'acceptation. La banque prévoit, en revanche, une facilité de caisse automatique de 100 euros à tous ses clients, qu'ils peuvent utiliser pour une durée maximale de 15 jours par période de 30 jours. Le montant de cette facilité de caisse peut être personnalisé, moyennant des frais de dossiers de 28 euros par an.

Des montants corrélés aux revenus et aux dépôts

Sur quels critères ces banques fixent-elles le montant des autorisations de découvert personnalisées ? Sans surprise, le principal argument est le montant de vos revenus mensuels réguliers. Le montant d'épargne déposé est également pris en compte par toutes les banques qui nous ont répondu. Enfin, il existe des critères relatifs à votre reste à vivre, c'est-à-dire à la somme disponible chaque mois après paiement de vos charges récurrentes. Le Crédit Coopératif, par exemple, explique qu'il considère « l'écart entre les revenus et les dépenses engagées ».

Enfin, les banques appliquent des ratios pour déterminer le montant maximum de votre autorisation de découvert. Ils sont très variables et, généralement, non publics. Il y a quelques exceptions. Ce plafond est, chez Boursorama, de 10% de l'encours domicilié dans la banque. Le Crédit Coopératif, lui, ne dépasse pas 50% des revenus stables domiciliés par le client. LCL, enfin, va plus loin, en préconisant un montant équivalent à un mois de revenus domiciliés sous la forme de salaires, de pensions, de retraites ou de revenus fonciers.