Le nombre de dossiers de surendettement a baissé de 7% en 2022 par rapport à 2021, a révélé mardi la Banque de France, qui pointe toutefois une hausse des demandes d'aides urgentes, notamment alimentaires, auprès des associations, et des impayés de crédits.

« Au niveau bancaire, et même si je sors du spectre bancaire, au niveau des impayés de loyers, les choses restent calmes et les incidents finalement assez modérés », a déclaré Mark Beguery, directeur des particuliers à la Banque de France.

En 2022, 113 081 dossiers de surendettement ont été déposés auprès de la banque centrale, contre 120 975 en 2021. C'est également moins qu'en 2019. Et depuis le pic de 2014, le nombre de dossiers de surendettement a été divisé par deux.

Les impayés de crédits en hausse de 18%

Les inscriptions au FICP (fichier national des incidents de remboursement des crédits), qui recense les personnes qui ont rencontré des difficultés dans le remboursement d'un crédit souscrit à titre personnel, ainsi que les personnes en situation de surendettement, ont cependant progressé de 18% entre 2021 et 2022, pour revenir au niveau de 2019, qui « n'était pas une année particulièrement accidentogène », tempère M. Beguery.

Selon lui, cette « normalisation », intervenue au début du printemps 2022, pourrait s'expliquer par la fin d'une certaine souplesse des banques, dont l'apparition datait du début de la pandémie de Covid-19 en France. « Pour l'instant, les banques (...) n'ont pas d'éléments qui leur laissent pressentir un dérapage », ajoute-t-il.

En revanche, il ne s'agit pas de dire que tout va bien, selon M. Beguery, soulignant que des associations sont très sollicitées par des demandes d'aides urgentes et notamment alimentaires. Ce sont des gens « qui ont des difficultés de budget qui ne sont (...) pas connectées à des problématiques d'endettement », explique-t-il.

Cette situation diffère par rapport à la crise de 2008, qui s'était traduite par une hausse du surendettement. L'une des explications, selon M. Beguery, pourrait être que le taux de chômage reste pour l'instant bas, contrairement à l'augmentation observée après 2008.