Un haut responsable de la Banque centrale européenne a indiqué mardi la détermination de l'institution à « combattre » une trop forte remontée des taux d'intérêt qui pourrait fragiliser la reprise, allant jusqu'à citer le duo star de l'électro, Daft Punk, en conclusion de son explication.

Pour soutenir l'économie européenne, la BCE préconise une approche « Harder, better, faster, stronger » (meilleure, plus rapide, plus forte), note malicieusement Fabio Panetta, reprenant le titre d'un des tubes du duo français Daft Punk qui a récemment mis la planète en émoi en annonçant sa séparation.

« Plus nous nous efforcerons de combler les déficits » de production et d'inflation que la pandémie a entrainés, « meilleures seront les perspectives de l'économie de la zone euro », a-t-il dit. « Et plus vite nous y parviendrons, plus notre potentiel de croissance sera fort. » Pour ce dirigeant considéré comme « colombe » de la politique monétaire, « le risque de trop peu soutenir (l'économie) reste nettement supérieur à celui de ne pas faire assez ».

Les gardiens de l'euro doivent être prêts à agir

Pour démontrer aux marchés que la hausse des taux des emprunts souverains de la zone euro, dans le sillage des obligations américaines, n'est pas « tolérée », les gardiens de l'euro doivent être prêts à agir, a expliqué Fabio Panetta, membre italien du directoire de la BCE dans un discours transmis par cette dernière.

L'institution de Francfort « ne doit pas hésiter » à utiliser l'intégralité de l'enveloppe de sa principale arme anti-crise, le programme d'achat d'urgence face à la pandémie (PEPP), soit 1.850 milliards d'euros, a encore suggéré Fabio Panetta.

La présidente de l'institut monétaire, Christine Lagarde, et d'autres membres du directoire, ont déjà signalé ces derniers jours qu'ils ne resteraient pas les bras croisés si les rendements obligataires devaient grimper de manière incontrôlable. A quelques jours de la prochaine réunion devant décider de la politique monétaire en zone euro, le 11 mars, Fabio Panetta évoque désormais clairement la possibilité d'un « engagement ferme à contrôler » la courbe des taux.

L'objectif : « préserver des conditions de financement favorables pour soutenir la reprise » économique européenne et la hausse de l'inflation à un niveau proche mais inférieur à 2%, objectif de la BCE pour sa politique monétaire.