La Banque centrale européenne (BCE) a, comme attendu, confirmé jeudi son imposant dispositif de soutien à l'économie en zone euro renforcé en décembre, sur fond de restrictions prolongées face à la pandémie qui risquent de gripper la reprise.

Sa principale arme, le programme de rachats de dette privée et publique (PEPP) lancé en mars face à la première vague d'infections, pour maintenir des conditions de financement favorables, doit toujours porter sur 1 850 milliards d'euros à utiliser d'ici mars 2022. Cette enveloppe « ne devra pas être entièrement utilisée » si la BCE juge que le rythme des rachats d'actifs suffit pour assurer ces bonnes conditions, ajoute le communiqué. A contrario, l'enveloppe pourra aussi être « recalibrée » en cas de « choc négatif » lié à la pandémie sur le niveau d'inflation qui est le principal objectif poursuivi par l'institution.

L'autre programme plus ancien, dénommé « QE » (« Quantitative Easing » ou « Assouplissement quantitatif »), a lui été maintenu à son rythme actuel de 20 milliards d'euros par mois, sans donner d'horizon de temps. Les établissements qui prêteront assez d'argent aux acteurs économiques pourront emprunter à la BCE à un taux jusqu'à 50 points de base inférieur à celui du taux de dépôt, maintenu jeudi à -0,50%, son plus bas historique. Ce dernier continuera à s'appliquer aux liquidités bancaires dormant au guichet de la BCE, faute d'être distribuées sous forme de crédits.

Le taux directeur servant dans le refinancement des banques à court terme a lui été maintenu à zéro, niveau auquel il campe depuis 2016. Cet arsenal doit permettre aux Etats, entreprises et ménages d'emprunter à bas coût pour stimuler l'investissement et l'emploi, et in fine les prix. Le conseil des gouverneurs reste prêt à « ajuster ses instruments, de façon adéquate » pour gagner son pari sur l'inflation, a encore affirmé l'institution.