La Banque centrale européenne (BCE) a, comme attendu, renforcé jeudi son imposant dispositif de soutien à l'économie en zone euro, toujours minée par la pandémie de Covid-19, en augmentant notamment la dotation du programme d'urgence de rachats de dette.

Sa principale arme, le programme de rachats de dette privée et publique (PEPP) lancé en urgence en mars face à la première vague d'infections, a été prolongé de neuf mois jusqu'en mars 2022, et son volume de 1 350 milliards d'euros a été augmenté en conséquence de 500 milliards d'euros. L'autre programme plus ancien, dénommé « QE » (« Quantitative Easing », « Assouplissement quantitatif »), a lui été maintenu à son rythme actuel de 20 milliards d'euros par mois, sans donner d'horizon de temps.

Pour éviter une hausse des défaillances liées à l'épidémie, les gardiens de l'euro ont par ailleurs prolongé jusqu'en décembre 2021 les vagues de prêts géants et bon marchés accordés aux banques, qui devaient auparavant prendre fin en juin 2021.

Les conditions favorables accordées aux établissements pour les prêts en cours sont elles prolongées d'un an jusqu'en juin 2022. Les établissements qui prêteront assez d'argent dans l'économie pourront emprunter à la BCE à un taux jusqu'à 50 points de base inférieur à celui du taux de dépôt, maintenu jeudi à -0,50%, son plus bas historique. Ce dernier continuera à s'appliquer aux liquidités bancaires dormant au guichets de la BCE, faute d'être distribuées sous forme de crédits.

Taux directeur maintenu à 0%

Le taux directeur servant dans le refinancement des banques à court terme a lui été maintenu à zéro, niveau auquel il campe depuis 2016. Ces mesures étaient attendues depuis l'annonce en octobre par la BCE d'un « recalibrage » des instruments pour faire face à l'évolution de la situation sanitaire et la menace d'un nouveau plongeon les économies de la zone euro.

« Le conseil des gouverneurs continuera à se tenir prêt à ajuster ses instruments, selon ce qui nécessaire », face à « une incertitude qui reste forte au regard de la dynamique de la pandémie et du déploiement des vaccins », a encore affirmé l'institution.