Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne a été divisé en décembre sur l'ampleur de la rallonge des rachats de dette, principal outil de soutien à l'économie face au Covid-19, selon le compte-rendu de leur réunion publié jeudi.

Début décembre, l'enveloppe du programme d'urgence lancé en mars en réponse à la première vague de la pandémie et désigné par l'acronyme « PEPP » a été portée à 1.850 milliards d'euros, en hausse de 500 milliards, en le rendant disponible jusqu'en mars 2022, soit neuf mois de plus que prévu.

Or, un « certain nombre » de banquiers centraux de la zone euro ont préconisé une « augmentation plus modérée » de cette enveloppe et d'autres ont plaidé en faveur « d'une enveloppe plus large », selon le compte-rendu. Les premiers ont fait valoir qu'un volume important de l'enveloppe, en l'occurrence près de 600 milliards d'euros, était encore « disponible » et que le climat d'incertitude lié aux développements de la pandémie invitait à « garder un peu de poudre au sec » pour l'avenir. D'autres ont jugé au contraire la rallonge proposée « insuffisante » pour permettre d'« assouplir davantage les conditions de financement » et de « rapprocher l'inflation de l'objectif » proche de 2%, derrière lequel la BCE court depuis 2013.

Christine Lagarde insiste sur la « flexibilité » de ce dispositif

Désigné comme la « pierre angulaire » du paquet de mesures prises pour juguler les effets de la crise sans précédent liée au Covid-19, le PEPP a jusqu'à présent offert un « filet de sécurité » permettant aux États de se refinancer à des taux avantageux sur les marchés, note le document.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a insisté mercredi sur la « flexibilité » de ce dispositif, dont l'enveloppe pourrait encore être recalibrée à la hausse ou à la baisse en fonctions des circonstances. La BCE réexaminera jeudi prochain sa politique monétaire, les observateurs misant sur un statu quo alors que l'année 2021 est espérée comme celle de la reprise économique.