Le quotidien Le Monde décrypte vendredi comment, de tweet en articles de presse, sa fiction politique de l'été « Terminus pour l'euro » a été suspectée à tort d'avoir enclenché les rumeurs sur une possible faillite de la Société Générale, faisant plonger le titre en Bourse.

« Derrière la rumeur, encore la rumeur », écrit le journal, retraçant étape par étape le « trajet fou » de cette fausse information.

Tout est parti d'un article du dominical britannique Mail on Sunday qui citait « une source gouvernementale de haut rang » pour affirmer que la banque se trouvait « au bord du désastre après d'énormes pertes » en Grèce, rappelle le quotidien du soir. L'article est « retiré du site du journal dès lundi », puis le journal britannique publie le lendemain un article démentant ces informations et présentant ses « excuses sans réserves » à la Société générale. « Rien n'y a fait », raconte Le Monde.

Mercredi soir, une rumeur prend corps sur le net : « le Mail on Sunday aurait mal interprété la fiction politique parue cet été, durant deux semaines, dans Le Monde, sous le titre Terminus pour l'euro » et signée du pseudonyme Philae. Et aurait pris pour la réalité ce récit imaginaire relatant l'explosion de la zone euro en mai 2012 et le retour de l'Allemagne au deutschemark, sur « fond de crise de la dette et de déboires du Crédit agricole », explique le journal.

Cette hypothèse est démentie jeudi soir par Lisa Buckingham, responsable du service économie du Mail on Sunday, qui assure ignorer jusqu'à l'existence de la série du Monde, écrite par la journaliste indépendante Florence Autret, correspondante à Bruxelles de L'Agefi et La Tribune.

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Twitter d'une journaliste

« De fait, la rumeur (de la mauvaise interprétation du Mail) s'est propagée par le compte Twitter d'une jeune journaliste de l'agence Reuters basée à Paris », raconte Le Monde. Elle-même a expliqué au Monde avoir repris « sur le système de communication interne de Reuters un message diffusé par un autre journaliste parisien de l'agence, qui rapportait qu'un trader faisait un lien entre la série du Monde et le Mail on Sunday ».

Dès jeudi, Libération reprend l'information « au conditionnel en citant la journaliste de Reuters », hypothèse ensuite citée par France Info, puis le site du Figaro et l'AFP, qui devra annuler une dépêche.