La banque Société générale attaque le journal britannique Mail on Sunday pour "diffamation" et lui réclame 1 million de livres (1,16 million d'euros) de dommages après la publication d'un article présentant l'établissement comme au bord de la faillite, rapporte lundi Le Figaro.

Interrogé lors d'une conférence téléphonique avec les analystes financiers lundi, Frédéric Oudéa, le PDG de Société générale, n'a pas fait de commentaire. Sollicité par l'AFP, le groupe n'avait toujours pas retourné les appels lundi en début d'après-midi. « La banque vient de lancer une assignation pour diffamation contre le tabloïd anglais Mail on Sunday », rapporte lundi Le Figaro sans dévoiler ses sources dans un article publié sur son site internet.

Le 7 août dernier, le Mail on Sunday avait publié un article présentant la Société générale comme « au bord de la faillite » après des pertes dues à son exposition à la dette grecque. Cet article a servi de catalyseur à la propagation de rumeurs multiples et alarmistes sur la banque française, systématiquement démenties. En Bourse, l'action Société générale a ainsi perdu plus de 50% de sa valeur depuis le début de l'année. Le tabloïd britannique avait par la suite rétropédalé et présenté ses excuses à la banque. Mais celles-ci n'auraient pas suffi.

Le 18 août, Société générale aurait adressé, selon Le Figaro, « par voie d'avocats, une lettre d'assignation au Mail on Sunday, indiquant avoir subi des dommages et en demandant réparation ». Le lendemain, le journal aurait reconnu ses torts et « proposait de verser 1.000 livres à un organisme de charité », selon Le Figaro.

Le 1er septembre, Société générale a renvoyé « une seconde lettre, prenant acte que l'hebdomadaire reconnaissait ses torts et demandant le versement, cette fois, d'un million de livres » à un organisme de charité de son choix. Mais, d'après Le Figaro, « la semaine dernière, le tabloïd s'est borné à répliquer qu'il allait étudier la question ».

Société générale compte saisir la justice si le tabloïd britannique ne se plie pas à ces demandes, écrit encore Le Figaro: « si le Mail on Sunday n'obtempère pas (...) la Société générale passera à la seconde phase de son assignation, en saisissant un tribunal londonien ».