De sources proches du dossier, la Banque Postale et la banque franco-belge Dexia, dont le rapprochement est souvent évoqué, étudient la création d'une société commune qui financerait les collectivités locales.

Selon Le Figaro, qui a publié l'information merceredi, le dossier « est extrêmement avancé. Il y a désormais un alignement de vues entre l'Etat, Dexia, la Poste et la Caisse des Dépôts ». Interrogés, les deux établissements se sont refusés à tout commentaire, de même que la Caisse des dépôts (CDC), premier actionnaire de Dexia et futur actionnaire du groupe La Poste.

L'une des sources interrogées confirme toutefois que si la rumeur était jusqu'ici sans réel fondement, le dossier est aujourd'hui devenu concret.

Une bonne affaire pour Dexia

Régulièrement évoqué depuis près de deux ans, le projet de rapprochement entre les deux établissements a été discuté mi-septembre à Bercy, lors de la réunion d'arbitrage sur la valorisation de la Poste, affirme le journal.

Au sein de cette société commune, Dexia assurerait la logistique et la production des prêts tandis que la Banque Postale, qui serait majoritaire dans la coentreprise, « assurerait une partie du refinancement sur la base d'accords pluriannuels », poursuit le quotidien. Un tel partenariat permettrait à la banque franco-belge, frappée par la crise il y a deux ans et forcée de réduire ses financements aux collectivités locales, d'améliorer ses conditions de refinancement.

La Caisse des Dépôts persuasive

L'arrivée de la Banque Postale sur le marché des financements aux collectivités locales apporterait aussi une « bouffée d'oxygène aux emprunteurs locaux », souligne Le Figaro. En outre, une alliance permettrait à la Banque Postale de gonfler ses résultats en plaçant ses excédents de ressources « sur des produits plus rémunérateurs ». L'établissement public est, à la différence de ses concurrents, structurellement excédentaire en liquidités.

La Banque Postale était jusqu'ici peu enthousiaste à l'idée d'un rapprochement mais la Caisse des dépôts aurait joué un grand rôle dans le dossier, affirment pour leur part Les Echos. La CDC, qui doit apporter 1,5 milliard d'euros au capital de la Poste, est aussi actionnaire de Dexia et « pourrait faire d'une pierre deux coups » en orchestrant une alliance entre les deux banques, rappelle le quotidien économique.