Les nouveaux clients français de la néobanque allemande N26 bénéficient désormais d'IBAN en FR, autrement dit de numéros de compte français. Une nouveauté qui va éliminer certaines frictions au quotidien.

Applications dernier cri, tarifs modérés, gammes variées : les néobanques, c'est-à-dire ces banques nativement conçues pour le mobile, ont bien des atouts pour celles et ceux qui cherchent une expérience bancaire 100% numérique. Elles ont aussi une limite : lorsqu'elles sont originaires d'un autre pays de l'Union européenne, elles n'ont longtemps pas pu proposer à leurs clients des numéros de compte français. Ou pour le dire autrement, d'IBAN commençant par FR.

C'était le cas pour N26. Née en Allemagne, la néobanque proposait jusqu'ici des IBAN en DE. Le passé, toutefois, est de mise. Les nouveaux clients français de la néobanque vont, en effet, bénéficier dès aujourd'hui d'IBAN en FR. L'annonce officielle n'a pas encore eu lieu, mais le site web de la néobanque a déjà été actualisé.

Les quelque 2,5 millions de clients revendiqués par la néobanque dans l'Hexagone devront, eux, attendre un peu - quelques semaines, annonce le journaliste Alexandre Loukil sur Twitter - avant d'obtenir leur nouveau numéro de compte.

Objectif : fidéliser

Ce changement d'IBAN est évidemment une manière d'ancrer N26 dans le paysage français. Il n'est pas que symbolique. En théorie, disposer d'un IBAN allemand ou français ne devrait rien changer. La réglementation européenne contraint, en effet, les créanciers et les payeurs à traiter indifféremment tous les comptes originaires d'un pays de la zone SEPA (1).

Dans les faits, pourtant, des frictions persistent. En deux ans d'existence, la plateforme « Accept My IBAN », lancée par une coalition d'une trentaine d'acteurs du secteur financier, a enregistré en France plus de 1 000 signalements de « discrimination » à l'IBAN, soit de refus de numéros de compte d'autres pays de la zone SEPA, notamment de la part d'établissements publics (26%) ou de services financiers (24,5%).

Or l'enjeu est d'importance pour N26. L'immense majorité de ses usagers en France l'utilisent ponctuellement, comme un compte secondaire, et y déposent donc très peu d'argent. Si la néobanque veut les fidéliser, et donc augmenter les revenus qu'ils génèrent par leur activité, elle doit s'assurer qu'ils puissent facilement y domicilier leurs salaires, leurs prestations sociales, leurs factures...

Néobanque : le comparatif des banques mobiles

(1) L'espace unique de paiement en euros (SEPA) comprend les pays membres de l'Union européenne, les pays membres de l'Espace économique européen, ainsi que la Suisse, Andorre, Monaco, Saint-Marin et le Vatican.