Le Livret d'épargne populaire rapportera 5% à partir du 1er février, contre 6% actuellement. Une baisse attendue et justifiée par le recul de l'inflation, qui n'enlève pas toute attractivité au livret réglementé des foyers peu ou pas fiscalisés.
La date limite pour annoncer le nouveau taux du LEP était fixée au 15 janvier. Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, a fini par officialiser dans La Voix du Nord, ce que tout le monde attendait : le taux du Livret d'épargne populaire va baisser à partir du 1er février prochain, passant de 6% à 5%, rendement annuel net. Cette décision a été gravée dans le marbre via un arrêté publié dimanche au Journal Officiel.
Ce recul était rendu inéluctable par le repli de l'inflation. Le LEP, livret réglementé accessible sur critère de revenus, est conçu, en effet, pour protéger l'épargne des foyers les plus modestes contre les effets de la hausse des prix. Ni plus ni moins. Au fil des mois, le différentiel entre sa rémunération (6%) et l'inflation (4,10% en moyenne au 2e semestre 2023, 3,6% en décembre) s'était creusé, justifiant une baisse du taux.
Les pouvoirs publics avaient toutefois un choix à faire : appliquer à la lettre la formule de calcul prévue par la réglementation, ce qui revenait à porter le taux LEP à 4,10%, ou utiliser leur pouvoir de dérogation pour amortir la chute du taux. Ils ont finalement opté pour la seconde solution.
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Un livret toujours attractif
A 5%, le Livret d'épargne populaire va perdre un peu de l'attrait qui en avait fait un des produits d'épargne les plus en vue de 2023. L'an passé, près de 2 millions de Français éligibles avaient ouvert un LEP pour profiter des 6%. Un engouement entretenu par le relèvement du plafond de versement, passé de 7 700 à 10 000 euros depuis le 1er octobre dernier. Résultat : sur les 11 premiers mois de 2023, le LEP a capté près de 19 milliards d'euros supplémentaires, un chiffre inédit.
Un exploit que le livret peinera sans doute à rééditer en 2024. Le LEP, pourtant, devrait continuer d'enregistrer une collecte largement positive. Près de 8 millions de Français éligibles, d'abord, n'ont pas encore ouvert de LEP : il lui reste donc encore un peu de marge. Même avec une rémunération en baisse, ensuite, le LEP va rester le produit d'épargne le mieux rémunéré de sa catégorie, devant le Livret A et le LDDS (3%), mais également devant les livrets bancaires (autour de 3% avant impôts pour les meilleurs).
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