Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a appelé mercredi à ne pas « neutraliser » des fonds pour le financement du logement social par le biais du doublement du plafond du Livret A s'ils ne sont pas nécessaires et que les ressources permettent déjà de répondre à la demande.

« Je suis très attaché à veiller à ce que le Fonds d'épargne de la Caisse des dépôts (qui gère les encours du Livret A non détenus par les banques) permette de financer complètement le logement social », a-t-il assuré, en préambule. « Simplement, ce qui est important, c'est de pouvoir financer, mais ce n'est pas nécessairement de neutraliser des financements s'ils ne sont pas nécessaires », a-t-il ajouté, lors d'une conférence présentation du rapport annuel de l'Observatoire de l'épargne réglementée.

Faible disponibilité du foncier

Début janvier 2012, les encours de livrets réglementés (Livret A, Livret de développement durable et Livret d'épargne populaire) centralisés à la Caisse des dépôts atteignaient 156% des prêts au logement social et à la politique de la ville. Aujourd'hui, « il n'y a pas de problème de financement », a affirmé le gouverneur, rappelant que le principal obstacle au développement du logement social était avant tout lié à la faible disponibilité du foncier et non au financement.

« Ce n'est pas parce qu'on met en place des financements que l'on va financer des choses qui n'existent pas », a-t-il tempéré. « C'est comme ça qu'il faut raisonner et c'est d'ailleurs comme cela que le gouvernement raisonne », a expliqué le gouverneur.

« Au rythme des besoins »

Le gouvernement prévoit de doubler à terme le plafond du Livret A, de 15.300 à 30.600 euros, pour contribuer au financement du logement social. Mais le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a assuré, début juillet, que la réforme serait mise en place « au rythme des besoins ».

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De manière générale, pour mettre en place la réforme du gouvernement qui vise à « développer les financements » et à « mieux orienter l'épargne », « nous veillerons à établir un calendrier qui réponde bien aux besoins, sans déstabiliser les acteurs concernés », a assuré Moscovici.