Le courtier Meilleurtaux a dévoilé ce mardi les résultats de son observatoire du crédit immobilier portant sur le premier semestre 2023. Si tout n'est pas noir pour les emprunteurs, les difficultés demeurent.

Difficile aujourd'hui pour un emprunteur de se lancer un projet immobilier. L'Observatoire du crédit immobilier Meilleurtaux, portant sur le premier semestre 2023, révèle plusieurs chiffres sur le marché actuel. Alors que les taux sont passés, pour un prêt sur 20 ans, de 1,20% à 3,80% en moyenne sur 18 mois, le financement des ménages est fortement impacté.

Un taux d'usure revenu à la normale

Commençons tout de même par une bonne nouvelle. Le taux d'usure, fossoyeur de nombreux projets immobiliers sur la fin de l'année 2022, n'est aujourd'hui plus un problème. Une nouvelle fois revu à la hausse en juillet (5,09% pour les prêts les plus longs), ce taux maximum « tout compris » au-dessus duquel une banque ne peut pas prêter est désormais largement en phase avec les taux pratiqués sur le marché, et ne devrait plus être un frein pour les emprunteurs qui peuvent encore se projeter sur un marché immobilier en mutation.

Des taux qui vont se stabiliser

Alors que les taux ont quasiment quadruplé en deux ans, nombreux sont les emprunteurs qui se demandent quand cela prendra fin. Pour Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux, les 4% pourraient être un palier, synonyme de stabilité. En effet, les OAT (Les obligations assimilables du Trésor dites OAT sont des titres d'emprunt de l'Etat français et servent de référence aux banques pour fixer les taux d'intérêts qu'elles accordent NDLR) sont également en train de se stabiliser. Certaines banques, qui avaient délaissé le crédit immobilier depuis de nombreux mois, devraient donc revenir sur le marché à la rentrée.

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Une capacité d'emprunt qui chute

Encore faut-il pouvoir emprunter assez pour acheter. Prenons l'exemple d'un couple gagnant 4 000 euros nets par mois. En janvier 2022, avec un taux aux alentours de 1,20%, ce ménage pouvait espérer emprunter 282 000 euros. En juin 2023, avec les mêmes revenus mais un taux à 3,80%, le montant finançable baisse à 224 500 euros. Et alors que toutes les projections s'accordent à dire que les 4% seront atteints à la rentrée, la capacité d'emprunt de ce ménage sera alors de 221 000 euros.

« Le pouvoir d'achat des ménages est très impacté, confirme Maël Bernier. Pour un prêt de 200 000 euros sur 20 ans, les mensualités ont augmenté et afin de compenser cette hausse, entre les 2 périodes de référence, il faudrait gagner 25% de plus ou que la valeur des biens s'effondre de 25%. » Or, si certaines baisses commencent à se faire ressentir localement, on est encore très loin des 25%.

Des ménages de moins en moins finançables

Face à ce phénomène, de plus en plus de dossiers dépassent le taux d'endettement, fixé à 35%, note Meilleurtaux. Ainsi, le courtier assure qu'en janvier 2021, près de 70% des ménages avaient un taux d'endettement sous cette limite des 35%. En octobre 2022, alors que les taux avaient déjà passé la barre des 2%, la part des dossiers sous les 35% était déjà passée à 58,14%. Et en juin 2023, à peine un dossier sur 2 reste finançable, sous la barre des 35% d'endettement.

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