Le groupe Crédit Agricole accapare près de 35% du marché du prêt immobilier, selon les dernières données publiées par l'APCR, le gendarme bancaire. En rassemblant les groupes Crédit Agricole, BPCE et Crédit Mutuel, les banques mutualistes pèsent toujours près de 8 crédits immobiliers sur 10.

Difficile d'établir une vérité durable sur le crédit immobilier tant les choses évoluent vite dans la période actuelle. Néanmoins, le nouveau rapport annuel de l'APCR, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, publié ce lundi 24 juillet, et se basant sur les chiffres du crédit immobilier en 2022, donne quelques données, notamment sur les banques les plus prêteuses.

Ainsi, comme lors des années précédentes, le marché est particulièrement tenu par les banques mutualistes. Le groupe Crédit Agricole est cependant en léger recul, puisqu'il détient 34,5% des parts de marché (en encours) en 2022, contre 34,9% un an plus tôt.

Le groupe BPCE garde une part stable sur un an, avec 27,6%. Le groupe Crédit Mutuel est en très légère progression (16% contre 15,9% en 2021). À eux trois, les groupes mutualistes disposent donc de 78,1% des encours de crédit immobilier en France.

BNP Paribas est également en recul, à 8,6% en 2022 contre 8,9% un an plus tôt. En revanche, SG (ex Société Générale) a tiré son épingle du jeu en 2022, passant de 8,2% à 9,4% en un an.

Parts de marché des groupes bancaires sur le crédit immobilier

1- Crédit Agricole : 34,5% des encours

2- Banque Populaire – Caisse d'Epargne (BPCE) : 27,6%

3- Crédit Mutuel : 16%

4- Société Générale : 9,4%

5- BNP Paribas : 8,6%

6- La Banque Postale : 1,8%

7- L'ensemble des banques étrangères : 2%

8- Autres banques françaises : 0,3%

Source : ACPR, parts de marché calculées sur la base des encours de crédits immobiliers au 30 juin 2022.

Comment expliquer ces évolutions ? Avec des taux de crédit moyens sur 20 ans passés de 1% en janvier 2022 à 2,5% en décembre de la même année, et un taux d'usure (taux maximum « tout compris » autorisé au-dessus duquel une banque ne peut pas prêter, NDLR) qui a longtemps empêché les banques de répercuter le coût de la ressource, certains établissements bancaires ont mis en stand-by leur activité de crédit immobilier dans l'attente de jours meilleurs.

Et les chiffres devraient être encore plus éloquants en 2023, les premiers mois de l'année ayant été particulièrement compliqués pour le crédit immobilier. En janvier dernier, la Banque de France comptait ainsi 14,4 milliards d'euros de nouveaux crédits à l'habitat (renégociation comprise), contre 23,7 milliards en janvier 2022.