Selon le rapport d'avril 2023 de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, le nombre de prêts accordés est en forte baisse. La conséquence d'un accès de plus en plus compliqué au crédit immobilier.

Quel avenir pour le crédit immobilier, alors que le taux moyen, sur 20 ans, se négocie désormais à 3,37% début mai (entre 3,20% et 3,62% en fonction des barèmes reçus par les courtiers, NDLR) ? Si le taux d'usure, ce taux « tout compris » au-dessus duquel la banque ne peut pas prêter, est désormais revu tous les mois pour permettre aux établissements bancaires de répercuter la hausse du coût de la ressource sur les taux de crédit, certaines refusent tout de même aujourd'hui de prêter.

« Les banques disent aujourd'hui toute la même chose : le coût de la ressource est trop élevé et elles ne gagnent plus d'argent sur le crédit immobilier. Certaines banques ont donc arrêter leur production de crédit immobilier », explique Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux.

Près d'un tiers de crédit en moins sur un an

Dans ces conditions, l'Observatoire Crédit Logement/CSA note que « la production recule toujours à fin avril 2023, avec une chute de la production de 39,7% mesurée en niveau trimestriel glissant (entre février 2023 et avril 2023 par rapport à la période février 2022-avril 2022, NDLR) et de 40,1% pour le nombre de prêts. » Sur un an, le nombre de prêts accordés en baisse de 31,9%.

« Le resserrement de l'accès au crédit et la contraction de l'offre bancaire pèsent sur une demande fragilisée par les pertes de pouvoir d'achat et la remontée des taux des crédits immobiliers. L'accès au marché devient donc de plus en plus difficile », détaille l'Observatoire Crédit Logement/CSA.

Dans ce contexte, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire assure « être attentif » et a annoncé vouloir rencontrer le gouverneur de la Banque de France pour évoquer un possible assouplissement des règles entourant le marché du crédit immobilier. Mais le gouverneur, François Villeroy de Galhau, semble frileux à l'idée de changer les règles, arguant qu' « une chose certaine, c'est que nous n'allons pas pousser au surendettement des Français, parce que la vraie crise sociale elle serait là ».