La tenue de compte et les cartes bancaires à débit immédiat font partie des quelques services bancaires dont le prix augmente en 2020, indique mercredi une étude du Comité consultatif du secteur financier (CCSF).

L'étude du CCSF a comparé les tarifs de 14 services standards de 109 établissements, dont 101 banques de réseau et 8 banques en ligne, entre fin décembre 2019 et début janvier 2020, période durant laquelle de nouvelles grilles tarifaires sont publiées.

Dans le détail, six tarifs sont stables dont deux restent gratuits (les prélèvements et virements par internet), cinq tarifs sont en baisse et trois augmentent. Les plus fortes hausses tarifaires portent sur le virement occasionnel en agence (+4,1%) et sur la tenue de compte (+3,17%). Les frais pour la fourniture d'une carte de paiement internationale à débit immédiat augmentent en moyenne de 0,8%.

En revanche, les frais de mise en place d'un mandat de prélèvement SEPA ont le plus fortement diminué (-6,8%). Les autres baisses demeurent marginales, comme la fourniture d'une carte de paiement à débit systématique (-0,85%), la cotisation à une offre d'assurance perte ou vol des moyens de paiement (-0,2%), l'abonnement à des produits offrant des alertes sur la situation du compte par SMS et la fourniture d'une carte de paiement internationale à débit différé (-0,1%).

Le DIT illisible selon UFC-Que Choisir

Le CCSF, instance de concertation où siègent à parité représentants des établissements financiers et des clients, fait par ailleurs état d'une évolution de l'information sur les tarifs bancaires. Depuis le début de l'année, les banques sont tenues de respecter une directive européenne visant à harmoniser la dénomination des principaux services et frais bancaires afin de pouvoir les comparer d'un pays à l'autre.

Progressivement, les banques françaises devront donc remplacer leur extrait standard des tarifs par un document d'information tarifaire (DIT). Mais pour l'UFC-Que Choisir, « alors que le document européen devait rendre plus clairs les tarifs », ceux-ci sont « encore plus illisibles » en 2020 avec des centaines de tarifs répertoriés ou des prix affichés « sur une base aussi bien annuelle que trimestrielle ou mensuelle ».

« Plus d'un tiers des professionnels (36%) en ont profité pour accabler encore davantage leurs clients d'une surcharge d'informations en y détaillant chacun de leurs packages bancaires », dénonce l'organisation. Cette dernière appelle les pouvoirs publics à légiférer en maintenant l'extrait standard des tarifs, exprimés sur une base annuelle et précisant le plafonnement des frais d'incident de paiement pour les clients bancaires fragiles.

Le DIT, « version européenne de l'extrait standard des tarifs »

Le document d'information tarifaire, déployé par les banques françaises depuis fin juillet 2019, « est tout simplement une version européenne de l'extrait standard des tarifs développé et utilisé par les banques en France depuis de nombreuses années », a pour sa part réagi la Fédération bancaire française dans une réaction écrite transmise à l'AFP.

« Concernant l'EST dans les plaquettes tarifaires, il appartient à chaque établissement de décider de le laisser ou non », ajoute la fédération, qui fait valoir que « tous les ans, les banques envoient les nouvelles grilles tarifaires de leurs produits et services aux particuliers, deux mois avant leur entrée en application ». « C'est un des seuls secteurs marchands à le faire », assure le lobby bancaire français.